Et si on assumait enfin notre corps ?
La judokate Romane Dicko a décidé de donner le la à ce mantra loin d'être évident à revendiquer. L'athlète à la carrière si inspirante se fiche des "kilos en trop". En trop de quoi ?
La sportive et championne régulièrement louée par la presse sportive cligne de l'oeil aux partisanes féministes d'hier (celles de l'engagement en ligne, sur Instagram, et du féminisme pop), et pour soutenir son combat, poise en body l'espace de photos particulièrement glamour et décomplexantes. Elle pèse plus de 100 kilos ? Ce n'est pas un souci, mais une fierté, défend-t-elle avec un grand sourire.
Et sur le plateau de l'émission C à Vous, où elle vient commenter ces photos très audacieuses, Romane Dicko s'affirme avec sensualité en militante body positive,.
On l'écoute ?
Romane Dicko enfin libérée ?
Il en faut du temps pour s'émanciper des diktats patriarcaux, intériorisés dès le plus jeune âge, dans une société capitaliste où l'industrie cosmétique, la sphère de la beauté et l'univers fashion banalisent depuis l'avènement de l'hyper consumérisme, les troubles du comportement alimentaire, l'anorexie et des injonctions absolument surréalistes, entre autres diktats physiques improbables.
"La judokate Romane Dicko évoque les injonctions à la maigreur qui reviennent en force sur les réseaux sociaux et prône "les vrais corps de femmes", énonce d'ailleurs l'émission C à Vous en guise de prologue salutaire à la démarche ouvertement féministe, tendance "Mon corps, mes choix", de l'athlète émérite. .
Un geste empli de liberté et de revendication intime, et politique.
La sportive raconte effectivement auprès d'une Anne-Elisabeth Lemoine, alias Babeth, très attentive : "Il y a beaucoup de femmes, jeunes notamment, qui complexent sur leur corps et se mettent très mal par rapport à leurs kilos en trop. C'est pour ça qu'avec cette marque de lingerie je voulais démontrer que voilà, peser 125 kilos, c'est pas grave, c'est normal !"
Voilà qui devrait énerver les grossophobes en manque d'inspiration. Tant mieux.
Car à l'heure de l'hyper-maigreur, revenue en force dans le monde de la mode, cette prise de position n'a rien d'anodin, et révèle des luttes qui sommeillent, et ne doivent jamais être ignorées.
Et on applaudit.