





Cannes post-#MeToo.
Théo Navarro-Mussy, un acteur du film Dossier 137, le nouveau thriller événement de Dominik Moll (à qui l'on doit La nuit du 12, multi Césarisé pour son traitement exemplaire des féminicides) fait beaucoup parler de lui sur la Croisette cette année. La raison ? Le comédien est accusé de violences sexuelles et physiques par plusieurs ex compagnes, faits présumés qui auraient eu lieu en 2018, 2019 et 2020, selon la plainte déposée.
Et Thierry Frémaux, directeur du Festival de Cannes, a décidé de l'interdire de tapis rouge. L'acteur n'a pas le droit d'assister à l'événement.
Interdiction de Cannes pour les accusés d'agressions sexuelles ?
Une décision historique, alors même que le Festival a pu crouler sous les polémiques par le passé - comme le fait de donner le la à la venue de Johnny Depp lors de la projection de Jeanne du Barry, alors que l'acteur était encore accusé de violences conjugales à l'encontre de Amber Heard, ou de décerner de précieux sésames à des metteurs en scène "controversés".
Le choix adéquat ? Les opinions s'amoncellent...
Viol, mais également violences physiques.
Ce sont les accusations accablantes qui concernent l'acteur de 34 ans Théo Navarro-Mussy, "interdit de Festival" dans le cadre de cette édition 2025. Elles se cristallisent dans une affaire qui a aboutit à un classement sans suite.
Plainte classée sans suite donc (comme beaucoup de plaintes pour violences sexuelles en France, pour ainsi dire la plupart), au motif d'une "infraction insuffisamment caractérisée", mais "boycott" du comédien assuré par le plus grand festival de cinéma au monde, afin de respecter la parole des victimes présumées, et les décisions de justice à venir, le "dossier" n'étant pas encore clôturé.
Plus précisément, voici ce que déclare le directeur du festival cannois, Thierry Frémaux, à propos de cette initiative controversée : "C'est parce qu'il y a recours de la part des plaignantes, se constituant partie civile suite à ce classement sans suite, et donc poursuite de l'instruction, que le cas est non suspensif : il faut agir au cas par cas, spécialement quand surgissent des éléments nouveaux".
Derrière ce choix, un écho aux décisions récentes d'événements voisins, comme la cérémonie des César. Effectivement, est désormais interdit de présence à la cérémonie hexagonale et surtout, d'inclusion à l'académie, tout accusé de violences. Un choix qui semble exprimer un respect des nombreuses prises de parole de multiples actrices françaises ces dernières années.
Une décision qui à l'instar du choix important du directeur divise : certains voient là une contrainte à la présomption d'innocence. Ou une contradiction dans le cas présent à un classement sans suite exprimé par la justice. Cependant, un classement sans suite, rappelent d'autres voix sur les réseaux sociaux, n'est pas synonyme d'innocence. Il est vrai par ailleurs que cette exclusion tutoie de nombreux enjeux de société intensément actuels... Et synonymes d'avis exacerbés.
Nonobstant ce choix justement, le comédien déclare via son avocate, dans un communiqué relayé par TF1 : "Je n'ai reçu aucune information qu'une quelconque procédure se poursuivait. Ce projet de plainte avec constitution de partie civile n'a pas été acté judiciairement à ma connaissance. La justice m'a mis hors de cause"