Quatre femmes témoignent anonymement face aux caméras de Konbini afin de dénoncer des faits de violences sexuelles et conjugales. Leur agresseur serait un compositeur passé par une célèbre émission musicale.
Ce compositeur est visé par deux plaintes pour violences conjugales, qui sont loin d'être récentes. Il a été au coeur d'une enquête détaillée du site d'investigation Street Press. Et aujourd'hui c'est à Konbini que témoignent ses victimes présumées.
"Quatre victimes d’un beatmaker d’une émission de rap diffusée sur une plateforme de streaming ont témoigné en novembre dernier auprès du média StreetPress de faits de vi*ls et de vi*lences conjugales. Deux d’entre elles reviennent aujourd’hui sur l’inaction de l’industrie musicale depuis la révélation des faits, ainsi que sur les conséquences physiques et psychologiques pour elles.", détaille encore le site à ce sujet en guise de présentation aux témoignanges à retrouver ci-contre.
Quatre ancien·nes conjoint·es témoignent et dénoncent surtout à travers leur prise de parole courageuse un silence global du milieu musical.
Violences psychologiques, harcèlement, signes de relations toxiques, emprise, les violences dénoncées sont systématiques et dans cette interview, ces jeunes femmes réagissent aux accusations de "mensonges" dont elles ont fait l'objet après avoir parlé.
On écoute.
Pour rappel, ce compositeur d'une célèbre émission musicale avait fait l'objet de prises de parole sur le site Street Press. Une jeune femme s'exprimait notamment.
Une ex-compagne, Lou, vingtenaire et photographe, dénonçait effectivement des faits de violences conjugales : « Je ne pouvais rien dire, c’était impossible de le calmer », déclare Lou après avoir été victime de violences. La photographe, toujours piégée dans l’étroite pièce, s’effondre et appelle sa mère — des faits confirmés par cette dernière auprès de StreetPress. Sur ses conseils, elle quitte l’appartement, en pyjama, mais est poursuivie par son agresseur présumé. Pendant plusieurs heures, Lou se cache dans les ruelles de son quartier du XIe arrondissement avant de récupérer ses affaires et de se réfugier chez un ami."
A Konbini, une autre voix de fait entendre : "Quand on était en couple il m'a plaquée contre un mur, et m'a tapé la tête".
Et développe : "A un moment dans notre relation il a commencé à être de plus en plus menaçant et maltraitant. Il m'empêchait de dormir. Et il y a eu les violences sexuelles. Je me suis réveillée avec une intense douleur vaginale en pleine nuit. Il s'est retiré hyper brutalement de mon sexe et s'est rendormi"
Une nouvelle fois, c'est un sentiment d'impunité qui se fait entendre, et surtout une inaction de la part du programme concerné : "Le télécrochet a bien vu que ce beatmaker avait fait l'objet d'une première plainte, pour violences conjugales, ils ont juste décidé de ne pas montrer son visage dans une saison. Pour le rendre de nouveau visible dans la saison suivante"
"Il suffit parfois pour un auteur présumé de violences de dire : cette plainte a été classée sans suite. Ils ne sont pas allés vérifier comme ça !"
Une ex compagne fustige face caméra : "On ne peut pas séparer l'homme de l'artiste ! Là on parle d'un beatmaker, d'un compositeur, il travaille aux côtés de chanteuses. Quand nous on dit qu'on fait toutes ces procédures pour soit se faire de l'argent soit se faire un coup de pub, c'est qu'il y a un vrai problème de système. Je ne vois même pas comment on pourrait gagner de l'argent, alors qu'on en perd !"