Les talibans veulent restreindre l'accès des femmes au permis de conduire

Publié le Mardi 03 Mai 2022
Louise  Col
Par Louise Col Journaliste
En Afghanistan, les femmes et leurs droits fondamentaux sont toujours autant menacées par les talibans. C'est désormais leur accès au permis de conduire qui est mis à mal.
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"Nous avons reçu l'instruction de ne plus délivrer de permis de conduire aux femmes". Ainsi s'est exprimé Jan Agha Achakzai, directeur de l'Institut de gestion du trafic de Hérat, ville de l'Ouest de l'Afghanistan. Une déclaration qui rappelle à quel point les droits fondamentaux des femmes sont menacés dans le pays.

Le régime des talibans est synonyme de régressions, de violences et de dangers pour les citoyennes afghanes. Comme l'indique l'AFP, des moniteurs d'écoles de conduite auraient ainsi récemment reçu l'ordre de ne plus délivrer de permis aux femmes, instruction délivrée par des responsables talibans de la ville de Herat.

"On nous a dit de ne pas proposer de leçons de conduite et de ne pas délivrer de permis", a également affirmé à l'AFP une monitrice d'auto-école de 29 ans, Adila Adeel.

Une profonde inquiétude dans le pays

Quand bien même Jan Agha Achakzai précise dans sa déclaration que l'instruction de ne plus délivrer de permis de conduire aux femmes diffère formellement de celle "d'empêcher les femmes de conduire dans la ville", et que cette injonction est niée par Naim al-Haq Haqqani, directeur du département provincial de l'information et de la culture de la ville de Herat, bien des Afghanes s'inquiètent de cette sombre perspective aujourd'hui.

"Je dois pouvoir emmener ma famille chez le médecin dans ma voiture sans attendre que mon frère ou mon mari rentre à la maison", a d'ailleurs plaidé l'une d'entre elles auprès de l'AFP. Comme le relate Paris Match, les femmes afghanes perçoivent également là un danger clair dans la mesure où "il est plus sûr pour une femme de conduire son propre véhicule, les femmes se sentant plus en sécurité dans leur propre voiture que dans les taxis conduits par des hommes".

Une nouvelle atteinte aux droits des femmes au sein du pays.