34 ans de prison pour des tweets féministes : l'effarante condamnation d'une étudiante saoudienne

Publié le Mardi 30 Août 2022
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
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L'étudiante saoudienne Salma Al-Chehab a été condamnée à 34 ans de prison pour... des tweets féministes. Une énième répression affligeante des droits des femmes.
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Salma Al-Chehab a été condamnée à 34 ans de prison... pour des tweets féministes. Arrêtée en janvier 2021 à la Direction générale des enquêtes, Salma Al-Chehab est une jeune étudiante saoudienne, doctorante à l'université britannique de Leeds. Le motif de la condamnation ? "Avoir soutenu des personnes cherchant à perturber l'ordre public, à déstabiliser la sécurité et la stabilité de l'État", notamment sous la forme de tweets qui "troublent l'ordre public, déstabilisent la sécurité de la société et la stabilité de l'État".

Un jugement rendu le 9 août dernier. Et une situation inacceptable pour Amnesty International, qui insiste : "Les autorités saoudiennes doivent relâcher immédiatement et sans condition Salma al Shehab, condamnée pour ses écrits et son activité pacifique sur Twitter".

Agée de 34 ans, Salma al Shehab est également mère de deux enfants. Amnesty dénonce son traitement, comme sa "détention prolongée à l'isolement pendant 285 jours" ou encore le fait que la principale concernée ait été "privée d'assistance juridique tout au long de sa détention provisoire, notamment durant ses interrogatoires". Accablant.

Une atteinte "à la liberté d'expression"

Pour Amnesty International, cette peine excessive est inquiétante. "Ce jugement marque une intensification alarmante du recours à la Loi saoudienne de lutte contre le terrorisme dans le but de criminaliser et de restreindre indûment le droit à la liberté d'expression", déplore l'organisation. L'organisation de défense des droits humains ALQST, rapporte TV5 Monde, voit quant à elle ici "la plus longue peine d'emprisonnement jamais infligée par les autorités saoudiennes à un militant pacifique" dans un contexte de "répression déjà excessivement dure".

Les tweets de Salma Al-Chehab, en faveur des droits des femmes, avaient engendré harcèlement et menaces de délation. Et son cas n'est pas individuel. Amnesty International tire la sonnette d'alarme : "Amnesty International a appris de la part de militant·e·s ayant connaissance du cas de Salma al Shebab que plusieurs autres defenseures des droits des femmes ont été arrêtées en raison de leurs propos sur Twitter depuis l'arrestation de Salma".