"J'ai du mal à en parler, à comprendre comment c'est encore possible. Comment des femmes dont on sait qu'elles sont en danger de mort ne sont pas protégées et laissées à la merci d'hommes qui ont décidé de les tuer ?" C'est la question teintée d'émotion et de colère posée par Karim Rissouli dans cette vidéo publiée sur les réseaux de l'émission C Ce Soir, le 1er décembre. Le présentateur explique prendre la parole pour donner suite à l'émission présentée une semaine plus tôt, le 25 novembre. Une émission consacrée aux féminicides en France et lors de laquelle Nathalie G. a été tuée.
"Toutes les 7 heures, il y a un féminicide ou une tentative de féminicide" et "la semaine dernière, 4 femmes ont été tuées", rappelle le présentateur. Le soir de son émission, Anne Bouillon, avocate en droit des femmes et violences conjugales, faisait partie des invités. Elle disait alors redouter de recevoir un jour un appel lui annonçant la mort d'une de ses clientes. C'était sans savoir ce qui se passait au moment où elle prononçait ces mots. "Le lendemain, elle a appelé la rédaction pour annoncer que, le soir de cette émission, l'une des femmes qu'elle avait défendue avait été tuée de 20 coups de couteau par son ex conjoint, le père de sa fille, qui s'était ensuite suicidé", raconte Karim Rissouli.
"Ce qui s'est passé mardi soir, c'est une exécution de plus", assène le présentateur qui insiste ensuite sur l'importance de "sortir collectivement du silence". "Les femmes parlent beaucoup, il faut que les hommes parlent davantage, précise-t-il. Il faut que les hommes parlent, qu'ils disent que c'est insupportable, parce que ce n'est pas possible de faire des émissions où l'on dit que des femmes sont en danger et que, le soir même, une autre se fasse assassiner. C'est intolérable. Notre arme c'est de parler."
Selon le décompte du collectif Nous Toutes, depuis la mort de Nathalie G, 3 autres femmes ont été tuées en raison de leur genre, élevant le nombre de féminicides en France, en 2025, à 156 à ce jour.