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Comment dépasser ses complexes au lit ?
Publié le 11 mai 2013 à 09:00
Par Marine Deffrennes
Evidemment, on voudrait toutes jouer les effeuilleuses pour Gérard, porter des strings ficelle ou oser les contorsions du Kama-Sutra. Le problème c’est qu’on n’a pas toutes une taille de guêpe et les fesses de J-Lo. A cause de leurs complexes, les femmes se restreignent le plus souvent à des positions basiques, bien planquées sous la couette et prêtes à se rhabiller après l’orgasme. La clé du sexe qui fait du bien passe pourtant par une désinhibition totale. Voici 3 conseils pour dépasser vos complexes au lit.
Comment dépasser ses complexes au lit ? Comment dépasser ses complexes au lit ?© Thinkstock
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Qu’est-ce qu’un complexe ?

Si l’on consulte la définition stricte du mot, en psychanalyse, un complexe est « un ensemble de représentations et de souvenirs à forte valeur affective, contradictoires, partiellement ou totalement inconscients, et qui conditionnent en partie le comportement d'un individu » (source : Trésor de la Langue Française). De ce sens originel découle la notion de « Complexe d'infériorité », soit cette « impression pénible d'être inférieur à la normale ou à un idéal désiré, soit dans un secteur déterminé, soit dans tous les domaines ». Le complexe se construit ainsi dans la comparaison à autrui ou à une norme, ou ce que l’on considère comme une norme. « Le complexe, c’est ce qu’on suppose du regard de l’autre, explique le sexologue Alain Héril. On suppose qu’il/elle ne nous trouve pas désirable à cause de telle ou telle caractéristique. »

Pourquoi on est complexé(e)s ?

Le sociologue Michel Dorais ajoute que cette comparaison à autrui tend à prendre de plus en plus de place à mesure que « la pression à la conformité est de plus en plus forte, pour les femmes comme pour les hommes d’ailleurs ». Le règne de plus en plus prégnant de l’image imposerait de fait une plus grande attention aux autres et à leur corps : « Pour les femmes le complexe se situe surtout du côté de la beauté éternelle. Ce jeunisme entretient une culture de la haine de soi, de ses rides, de sa peau qui vieillit, etc. » Nous serions donc plongées dans une incessante « auto-auscultation » plutôt malsaine, développant ainsi ce rapport très critique vis-à-vis de nous-mêmes. Voilà pour la théorie. Au niveau la pratique, et précisément de la sexualité, que se passe-t-il ? 

Quels sont vos complexes ?

Dans son cabinet le sexologue Alain Héril voit défiler des femmes depuis 20 ans : « Le complexe le plus récurrent chez les femmes concerne leur poitrine. Elles ne sont généralement pas satisfaites de leurs seins, ou si elles les aiment, elles pensent que leur partenaire ne les aime pas. Trop petits ou trop gros, mal formés, etc. » Si vous n’aimez pas vos seins, comment aider votre Gérard à les chouchouter ?
La deuxième source de malaise chez ces dames se situe sans surprise au niveau de leur poids : « Elles se trouvent toutes trop grosses ou trop enveloppées, principalement au niveau des cuisses et des fesses. » 

On ajoutera à ces deux poncifs une nouveauté qui tient du phénomène de mode ou d’époque. La réduction des lèvres constitue ainsi une nouvelle demande dans les cliniques esthétiques : en passant par la chirurgie génitale, certaines femmes admettent qu'elles n'aiment pas leur sexe, et cherchent à retrouver un sexe juvénile, en s'appuyant, consciemment ou non, sur des critères sans doute hérités des images pornographiques. 

Comment les dépasser ?

Sur les conseils du sociologue de la sexualité Michel Dorais, et du sexologue Alain Héril, on peut travailler sur soi en trois actions simples et rapides. 

1. L’exercice de « Belle toute nue »
Le succès de ce programme TV ne doit rien au hasard. Pour dépasser ses complexes, il faut travailler sur soi, avec soi et son propre regard, comme l’indique le sexologue : « Apprendre à s’aimer nue dans le miroir est une bonne méthode. Avoir un regard amical, bienveillant sur soi est primordial. La construction narcissique passe par ce biais : c’est lorsqu’il regarde son reflet que Narcisse prend conscience du désir des autres. La première personne que l’on doit regarder objectivement est soi-même, même si cette objectivité est impossible. Ensuite il faut prendre conscience de ce qu’on peut changer, améliorer, magnifier. » 

2. Le tanga plutôt que le string ficelle
Vous trouvez vos fesses trop grosses, trop larges, trop molles ? Certes, vous avez peut-être raison. Mais si vous les avez bien regardées nues avec deux miroirs l’un en face de l’autre, vous avez dû penser un instant qu’elles étaient (un peu) appétissantes malgré tout. Evidemment, le string ficelle ne ferait que saucissonner tout ça, mais si vous appreniez à les magnifier dans un tanga digne de ce nom, vous vous trouveriez des ressemblances avec le mannequin de fesses Aubade que votre Gérard a affiché dans les toilettes dans les années 90. Plus généralement, A. Héril propose de changer la perception du « défaut », en le considérant comme une « partie de soi, et de son identité personnelle », une fois cette idée intégrée, on ose « mettre en valeur ce défaut, pour le rendre désirable ». Tout n’est finalement qu’une question de lexique, et votre vilain « défaut », rien d’autre qu’une construction culturelle et sociétale. 

3. Un peu d’altruisme nom d’une pipe !
On arrête deux secondes de se regarder le nombril (et les fesses) pour considérer la condition masculine, pas du tout épargnée quoi qu’on en dise par la fameuse « pression de conformité ». Retour dans le cabinet du sexologue : « Chez les hommes, il y a très souvent une obsession sur la taille du pénis. Beaucoup arrivent en pensant qu’ils ont un micro-pénis, quand ce n’est pas du tout le cas. Le ventre constitue également un leitmotiv : après 40 ans, ils n’aiment pas leur ventre flasque, et croient que les femmes rêvent toutes d’un homme musclé avec des plaques de chocolat. »

Pour le sociologue Michel Dorais, les complexes physiques masculins ne sont rien à côté de l’angoisse de la performance sexuelle : « La panne comme la laideur sont interdits pour un homme », souligne-t-il, et ce diktat a même tendance à se renforcer avec l’âge. Alors qu’il y a quarante ans « on renonçait plus ou moins à la sexualité après 50 ans. Aujourd’hui l’on se doit de rester performant, d’autant plus que le Viagra apporte des solutions. Il y a de quoi donner des complexes ! » 

Si on en parlait ?

Loin de nous l’idée de vous faire une auscultation mutuelle de vos vergetures à ses petits boutons sur les fesses. Mais une petite discussion à cœur ouvert permettrait sans doute de désamorcer vos blocages, et les siens. Pensez-y ! Car vous avez vos copines, vos collègues et votre mère pour vous plaindre, quand ces messieurs sont encore brimés par leur sens de la compétition, si l’on en croit Michel Dorais : « Les hommes gardent plus facilement leurs complexes secrets, mais en fait ils sont aussi inquiets que les femmes. L’intimité masculine est finalement encore le secret le mieux gardé. » 


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