Vincent Peillon a révélé mercredi en Conseil des ministres les grands aspects de son plan d’urgence pour l’éducation. Dans un entretien accordé au Parisien, il réaffirme son objectif : la « réparation » d’une rentrée préparée par la droite. « En cinq ans, 77 000 postes ont été supprimés, 14 000 pour cette rentrée », rappelle-t-il, « il faut faire ce qu’il est possible pour redresser la situation là où il y a le plus de besoins ». Ce qui signifie aider en priorité l’école primaire, selon le ministre qui évoque 2500 élèves en plus à la rentrée 2012, alors que « 700 fermetures de classes » sont prévues pour septembre. Ainsi, le ministre a confirmé sur TF1 que les 1000 recrutements annoncés concerneraient le primaire, puisque « c’est là où tout se joue », et qu’il s’agit de la « priorité du président de la République.»
Quant à l’affectation de ces postes sur le territoire, une dizaine de départements et territoires ruraux seraient en tête de liste, « des départements où le taux d’encadrement est plus faible que d’autres », justifie le ministre. Le deuxième critère d’affectation concernera « les lieux où il y a le plus de difficultés en termes de réussite éducative », puis les choix se feront en fonction des « conditions socioéconomiques des élèves », promet V. Peillon. En outre, le ministre a évoqué l’embauche de personnels supplémentaires -auxiliaires de vie scolaire ou assistants d’éducation-, pour renforcer l’encadrement de certains établissements « touchés par la violence », ou pour garantir l’accueil des élèves handicapés, « on vient de découvrir que 14 000 contrats aidés qui contribuent à la vie des établissements allaient aussi disparaître », regrette-t-il dans le Parisien.
Un autre volet de ce plan de « réparation » concerne la formation des enseignants. Le volet pratique de cette formation ayant disparu avec la réforme de 2008, les jeunes profs pourraient bénéficier d’une mesure temporaire, « un aménagement de service » selon le ministre, qui consistera à libérer leur emploi du temps pour des sessions de formation. En attendant une refonte globale, promise par François Hollande.
Le plan s’accompagne d’une mesure significative d’aide aux familles, qui faisait également partie du programme socialiste : la revalorisation de l’Allocation de rentrée scolaire (ARS) de 25%. Celle-ci n’avait pas été revalorisée depuis 2008, rappelle le ministre, « or le coût de la vie n’a cessé, lui, d’augmenter ». Versée au mois de septembre à près de 3 millions de foyers modestes et de petite classe moyenne, elle est censée pallier aux dépenses de fournitures scolaires, de vêtements et de frais divers liés à la scolarité –cantine, assurance, etc. Pour un enfant de 6 à 10 ans, l’ARS passe donc de 285 à 356 euros, et de 300 à 375 euros pour un jeune de 11 à 14 ans. En sus des 60 000 recrutements prévus dans l’Education nationale pour 5 ans, la revalorisation de l’ARS est très fortement critiquée par la droite, qui dénonce son coût -372 millions d’euros- et qui prétend que l’argent versé ne bénéficie pas aux enfants.
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