Le portrait dressé par l’étude Mazars réalisée avec l'association Women'up publiée jeudi semble idyllique. Les hommes de la génération Y (750 personnes de 60 nationalités différentes) sont 63% à préférer travailler dans une équipe mixte. Et contrairement aux DRH, qui dans une étude publiée mardi, voyaient des qualités intrinsèques au genre, eux, estiment que ni la capacité de collaboration (81%), ni le courage (64%), ni la capacité à diriger (61%) ne sont des qualités genrées. À la maison, même tableau : 80% des hommes considèrent ainsi le partage des tâches ménagères comme quelque chose de normal et 70% d’entre eux se disent prêts à mettre leur carrière entre parenthèses, au moins temporairement, pour s'occuper des enfants.
Mais c’est en regardant la pratique que le portrait se dégrade faisant de l’égalité entre hommes et femmes une simple illusion. Ainsi, après avoir loué la mixité (pour 53% des sondés celle-ci rime avec équilibre), ils sont finalement 33% à avouer préférer être managés par un homme. 29% déclarent même s’être sentis menacés par les femmes dans leur environnement professionnel. Pire, 9% disent sans sourciller que les progrès faits par les femmes dans le monde professionnel vont trop loin. Quant au discours sur le partage égalitaire des tâches, il est sapé par des stéréotypes archaïques : les hommes de la génération Y attendant plutôt les femmes derrière une machine à laver (42%) et eux-mêmes derrière un volant (43%).
>> Dossier : l’égalité professionnelle, c’est pour quand ? <<
Pour Muriel de Saint-Sauveur, Directrice Communication, Marketing et Diversité chez Mazar interrogée par le site womentomorrow.fr, « les hommes de la génération Y se heurtent à la réalité ». Alors qu’ils ont été « imbibés » de mixité dans leur éducation, et que celle-ci n’est plus un problème pour eux, « ils se rendent compte lorsqu’ils commencent à travailler que celle-ci n’est pas si évidente ». 16% d’entre eux l’avouent dès leur première année d’expérience professionnelle, 19% après deux ans. Selon Muriel de Saint-Sauveur, les hommes de la génération Y ont « évolué plus vite que la société » mais espère-t-elle, « c’est eux qui vont pousser les entreprises à changer ».
Voir les résultats de l’étude en vidéo :