"Pas une voix féministe pour l'extrême droite" : l'appel de #NousToutes contre Marine le Pen

"Pas une voix féministe pour Marine Le Pen !". Voilà l'appel que lance sur ses réseaux sociaux le collectif #NousToutes. L'espace d'un communiqué, #NousToutes rappelle le caractère profondément antiféministe du programme d'extrême droite du Rassemblement national. Et s'inquiète sans détour de la situation électorale actuelle.

"Aujourd'hui, la présence de cette candidate raciste et antiféministe au second tour représente un danger réel et concret pour les droits et la sécurité des femmes, des enfants et des personnes LGBTQIA+, précaires et/ou racisé·e·s", peut-on notamment lire dans ce texte. "Le risque est beaucoup trop grand de la voir accéder à la plus haute fonction de l'État alors que tout dans le programme de Marine Le Pen est l'héritage viriliste et raciste du FN", poursuit le communiqué.

#NousToutes affirme en parallèle que ses militantes ne cesseront pas pour autant "de dénoncer le bilan dérisoire d'Emmanuel Macron sur ce qui devait être la Grande cause du quinquennat", autrement dit la lutte contre les violences faites aux femmes, politique insuffisante régulièrement épinglée par les militantes depuis cinq ans.

A l'unisson des mots prononcés par le candidat de la France Insoumise Jean-Luc Mélenchon lors de son discours de défaite ("Il ne faut pas donner une seule voix à Madame Le Pen"), #NousToutes rappelle pourquoi "pas une voix féministe" ne doit aller à la candidate d'extrême droite : "Elle s'oppose au prolongement de l'IVG et se rapproche de partisans et lobbies anti-IVG, refuse de reconnaître la filiation des enfants né·e·s à l'étranger par GPA, reste également muette sur le sujet des féminicides, limitant la lutte contre les violences de genre à des mesures répressives".

Plus encore, développe le collectif féministe, Marine Le Pen "détourne ces faits de violences faites aux femmes à des fins racistes, selon lesquelles les hommes racisés en seraient les seuls responsables, alors que les violences sexistes et sexuelles ne sont pas affaire de race, mais de genre et de domination. De plus, elle n'évoque jamais l'éducation à la sexualité, clé essentielle pour mettre un terme aux violences".

"Rien de ce programme ne permettra d'en finir avec ces violences. Nous féministes devons en outre plus que jamais dénoncer le mythe du violeur étranger, sans quoi on ne mettra pas un terme aux viols. Nos adelphes racisé·e·s et/ou musulman·e·s, déjà plus durement discriminées et violentées, risquent de subir encore plus que toutes autres les attaques et la politique de Marine Le Pen qui, malgré son entreprise de dédiabolisation, reste une femme politique raciste et fasciste", peut-on encore lire dans cet état des lieux critique.

#NousToutes tient enfin à préciser : "Emmanuel Macron et son gouvernement n'ont pas été à la hauteur des enjeux sur les questions des droits des enfants, des femmes, des personnes LBTQIA+. Nous n'avons eu de cesse de dénoncer leur manque d'actions et de volonté politique, et nous continuerons de le faire : ce n'est donc pas un blanc-seing que le collectif #NousToutes donne au candidat Emmanuel Macron. Quelque soit le résultat du second tour, nous, militantes et activistes féministes, continueront à nous mobiliser et à manifester".