





“C’est un immense honneur et une grande joie !"
Voilà ce que s'est exclamé le cinéaste Alexander Payne en apprennant une prestigieuse gratification : sa nomination en tant que président du jury de la prochaine Mostra de Venise, l'un des plus réputés festivals de cinéma au monde. Rien que ça oui. Payne est connu pour divers métrages au succès critique indéniable, comme Sideways (avec Paul Giamatti) et le récent Winter Break, récompensé aux Oscars.
"C'est un honneur de faire partie du jury de la Mostra de Venise. Bien que je partage l’ambivalence d’un cinéaste à l’idée de comparer des films entre eux, je vénère les presque 100 ans d’histoire de la Mostra de Venise, qui célèbre haut et fort le cinéma en tant que forme d’art. Je ne pourrais pas être plus enthousiaste”, a réagi le cinéaste. Mais là n'est pas le point qui a fait réagir la Toile.
Car Alexander Payne a été accusé en 2020 par l'actrice Rose McGowan d'agression sexuelle.
Et cela n'est guère mis en lumière par l'événement...
Rose McGowan, c'est la figure de proue du mouvement #MeToo.
Dès 2017, la célèbre actrice, celle de la série Charmed et du Doom Generation de Gregg Araki, dénonce les attitudes du producteur surpuissant Harvey Weinstein, alors intouchable. Nous sommes aux prémices de cette libération de la parole massive qui va d'abord toucher Hollywood, puis ensuite, le monde.
Et dans cet élan, McGowan accuse Alexander Payne... Mais de quoi précisément ?
Rose McGowan explique qu'Alexander Payne l'aurait amenée chez lui à la fin des années 80. A l'époque, l'actrice n'a que 15 ans. Payne en a quasiment le double. A son domicile, le cinéaste lui aurait montré un film porno. Avant d'essayer de coucher avec elle.
En interview, elle relate : "Tu m'as fait m'asseoir, et tu m'as montré un film porno soft que tu as réalisé pour la chaîne Showtime sous un autre nom. Je me souviens encore de ton appartement à Silverlake. Tu m'as laissé au coin d'une rue ensuite. J'avais 15 ans"
Un internaute dès lors dénonce sur Twitter : "Alexander Payne président du jury ? Autant lancer la campagne pour que Kevin Spacey soit président du jury en 2026. Faisons entrer Weinstein en 2027".
En 2020, Rose McGowan demandait au réalisateur américain Alexander Payne de reconnaître les faits qu'elle relate "et de s'en excuser". Alexander Payne a toujours nié ces accusations. Au site Deadline, il affirme que ces allégations sont "fausses" et que leur relation était toujours professionnelle et "cordiale".
"Qu'il aille se faire foutre lui et ses mensonges. Je demandais à Payne de reconnaitre les faits et s'excuser, il ne l'a pas fait. Je disais que je ne voulais pas le détruire, mais maintenant je le souhaite. Pourquoi les hommes mentent tout le temps ? Je vais maintenant avoir pour mission de l'exposer. Je ne suis pas la seule", avait alors rétorqué Rose McGowan auprès du magazine Variety.
Une affaire qui explique la controverse qui pèse sur la Mostra.
"Alors que la Mostra de Venise avait été amplement critiquée en 2023 pour avoir sélectionné les derniers films de Woody Allen, Roman Polanski et Luc Besson, cette nouvelle annonce semble s’inscrire dans la même lignée", déplore à juste titre Les Inrocks. Effectivement, à Venise fut notamment célébré Dogman, l'un des derniers films en date de Luc Besson, accusé de violences sexuelles.