Halloween : cette maman veut en finir avec les déguisements "filles" et "garçons"

Publié le Lundi 28 Septembre 2015
Jack Parker
Par Jack Parker Rédadtrice
Une américaine a été profondément agacée par les différences entre les costumes pour filles et ceux pour garçons.
Une américaine a été profondément agacée par les différences entre les costumes pour filles et ceux pour garçons.
Alors qu'elle cherchait un costume d'Halloween pour sa fille de 3 ans, une maman américaine a été profondément agacée par le manque de variété côté filles.
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Alors qu'elle parcourait le site Party City cherchait un costume d'Halloween pour sa fille de trois ans, l'Américaine Lin Kramer a bien vite dû se rendre à l'évidence : pour les filles, le choix de déguisements est bien limité. Si en quantité, il n'a pas grand chose à envier, au rayon des garçons, c'est la variété qui pose problème.

Après avoir fait un tour dans les différentes catégories du site, elle a constaté ceci : il existe 52 options de costumes pour les garçons, et 16 d'entre elles font référence à des métiers comme pompier, soldat, ouvrier, docteur, capitaine de bateau... Pour les filles, il n'y a que trois costumes liés à des métiers - dont cowgirl, avec une tenue qui n'a rien de bien pratique pour aller choper des vaches au lasso, et cheerleader (bien que les cheerleaders professionnelles ne gagnent pas assez pour vivre de leur salaire seul).

Et quand on compare par exemple les deux costumes de policier, on comprend bien le problème : côté garçons, il s'agit d'un uniforme tout ce qu'il y a de plus classique, version miniature. Pour la fille, en revanche, on rajoute une jupe et des bottes à talons - deux choses qu'une vraie policière ne porterait jamais pour aller travailler. Pour celles qui ont envie de se mettre dans la peau d'une vraie policière, c'est donc complètement râpé. Elles choisiront l'option fifille, ou rien.

D'ailleurs, la très grosse majorité des costumes de filles sont composés de jupes ou de robes - et si il n'y a évidemment rien de mal à ce qu'une petite fille choisisse de se déguiser en princesse, en fée ou en pirate à froufrous, celles qui souhaiteraient la jouer autrement se retrouvent bien dépourvues. Pas de costumes liés à des carrières pour elles, il faudra forcément taper dans la fantaisie et les mondes imaginaires - tandis que les garçons, eux, peuvent piocher dans les deux mondes.

Face à ce constat, Lin Kramer a donc choisi d'écrire une lettre ouverte au site de Party City, puis de la poster sur leur page Facebook, dans le but non seulement d'exprimer son ressenti mais aussi, peut-être, des les pousser à revoir leur sélection et leur façon de présenter leurs produits.

Manque de pot, la lettre a été supprimée et Lin a été bannie de la page, incapable d'interagir avec qui que ce soit par ce biais. Pour se défendre, le site a publié un communiqué pour informer le public que son costume de policière à jupette était l'un des plus vendus et que le site évaluait constamment les avis de ses clients pour tenter de leur offrir une expérience plus fun et plus accueillante (tout en les bannissant lorsqu'ils émettent un avis un tant soit peu mitigé, sinon c'est pas drôle).

Depuis, Lin Kramer a reposté sa lettre sur sa page perso.

Dedans, elle rappelle très justement :

"Bien que les costumes d'Halloween soient évidemment faits pour jouer à "faire semblant", il est inconcevable que des filles et garçons intéressés par un costume de policier-e soient forcés de se plier à votre façon d'imaginer leur apparence. Les petites filles n'imaginent pas et n'aspirent pas à devenir des "flics sexy" - et c'est clairement ce que votre costume suggère. Au contraire, les jeunes filles, tout comme les jeunes garçons, regardent et admirent les membres de leur famille et leurs voisins qui offrent des services à leur communauté et prennent plaisir à l'idée de faire la même chose. Je suis effarée de constater la façon dont vous interprétez les rêves innocents et bien-intentionnés des petites filles à travers ce costume."

Depuis quelques années, on a l'impression d'entendre les mêmes revendications de la part de parents et clients concernant les stéréotypes genrés des costumes. Et pour l'instant, rien ne change vraiment. A quand une vraie révolution ?