Hillary Clinton : son adresse mail va-t-elle lui coûter la présidence ?

Publié le Mardi 10 Mars 2015
Xavier Colas
Par Xavier Colas Journaliste
Hillary Clinton aurait utilisé son compte mail personnel, pour des échanges professionnelles.
Hillary Clinton aurait utilisé son compte mail personnel, pour des échanges professionnelles.
Utiliser sa boîte mail personnelle au boulot peut coûter cher et ce n'est pas Hillary Clinton qui dira le contraire ! L'ex-First Lady est accusée d'avoir échangé des informations sensibles, via son compte personnel plutôt que par un mail sécurisé , entre 2009 et 2013, alors qu'elle occupait le poste de secrétaire d'Etat de l'administration Obama. Des révélations qui placent sur la sellette celle qui brigue l'investiture démocrate pour la présidentielle de 2016.
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Hillary Clinton aurait-elle violé la loi ? La principale prétendante à l'investiture démocrate pour la présidentielle de 2016 est accusée d'avoir utilisé sa boîte mail personnelle, à des fins professionnelles, durant son passage au sein de l'administration Obama. Secrétaire d'Etat (l'équivalent de ministre des Affaires étrangères, ndlr) de Barack Obama entre janvier 2009 et février 2013, l'ex-First Lady n'aurait jamais possédé d'adresse électronique du gouvernement fédéral et échangé des informations sensibles via un compte personnel moins protégé face à d'éventuelles tentatives de piratage, rapporte Le New York Times.

" Susceptible de constituer une violation d'une loi fédérale "

Et le quotidien new-yorkais de préciser : " Ses assistants n'ont pris aucune mesure, à l'époque, pour faire protéger ses courriels personnels sur les serveurs du Département d'Etat ". Une négligence susceptible de constituer une violation d'une loi fédérale qui dispose pourtant que la correspondance des personnalités officielles puissent être conservée sous forme d'archives. Des documents qui doivent " être à la disposition commissions parlementaires, des journalistes et des historiens, exceptions faites des documents classifiés ", précise L'Obs.

L'intéressée a réagi sur Twitter avec ce message posté jeudi 5 mars. " Je veux que le public puisse voir mes mails. J'en ai fait la demande aux membres du Département d'Etat. Ces derniers m'ont dit qu'ils allaient passer en revue les mails pour aller en se sens le plus rapidement possible ".

Une donation à la Fondation Clinton qui interroge

Par ailleurs, ces révélations interviennent quelques jours seulement après que le Washington Post a affirmé que " la Fondation Clinton aurait accepté des millions de dollars sous forme de donations de la part de sept états étrangers, durant les quatre ans qu'Hillary Clinton a passé à la tête du département d'Etat ". Pis, relate Courrier International, l'une de ces donations à la fondation humanitaire et écologique fondée par Bill Clinton en 1997, enfreindrait une charte éthique conclue, en 2008, entre la fondation chapeauté par les Clinton et le gouvernement fédéral.

" Cette charte autorisait les Etats ayant déjà fait des donations à poursuivre leurs contributions au même niveau. En revanche, les contributions de nouveaux donateurs devaient être soumises à l'accord du Bureau de la déontologie du Département d'Etat. Ce qui n'a pas été fait pour une donation de 500 000 dollars de l'Etat algérien en 2010 ", fait savoir l'hebdomadaire.

Un nouvel épisode de la " guerre des clans " Obama / Clinton ?

Deux informations qui viennent mettre à mal la montée en puissance de l'épouse de l'ex-président des Etats-Unis, Bill Clinton, à un peu moins de deux ans de l'élection présidentielle américaine et alors qu'Hillary Clinton cherche à capitaliser sur son bilan de secrétaire d'Etat au sein de l'administration Obama pour briguer l'investiture démocrate à la Maison Blanche.

Pas de quoi améliorer les relations tumultueuses entre le couple Obama et Clinton mises au jour, en janvier dernier, par la sortie de l'ouvrage intitulé La Guerre des clans écrit par Edward Klein. Le journaliste de 77 ans y révèle publiquement, à travers 290 pages, les inimitiés des deux plus puissants clans du camp démocrate et les basses manoeuvres de chacune des familles pour empêcher l'autre d'accéder à la fonction suprême. Du petit lait pour des Républicains qui contrôlent déjà le Sénat et la Chambre des représentants et qui n'ont plus vu la Maison Blanche depuis le départ de George W. Bush en 2008.