"Kincsem" : pourquoi on se laisse tenter par cette épopée hippique
Un film record pour un cheval de légende. Kincsem est la production la plus chère de l'histoire du cinéma hongrois et le plus gros succès au box-office de ces dix dernières années, éclipsant même des blockbusters hollywoodiens comme Logan ou Fifty Shades Darker.
Mais qu'est-ce qui a fait les ingrédients de ce succès surprise ? Tout d'abord, l'histoire. Car Kincsem est un mythe en Hongrie. Cette jument pur-sang issue d'un étalon appartenant à la Reine Victoria est devenue une sensation à travers l'Europe et la chouchoute de l'empereur autrichien Franz Josef. Ce phénomène sur pattes a remporté les 54 courses auxquelles il avait participées avant de "prendre sa retraite" en 1879. Preuve de sa grandeur : l'hippodrome de Budapest est baptisé... le Kincsem Park.
Ce long-métrage retrace l'épopée de ce cheval rebelle et surdoué apprivoisé par le comte Erno Blaskovitch (Ervin Nagy), séducteur et flamboyant, qui mène une vie de bohème entre les champs de courses et filles de joie. Grâce à cet animal fougueux qu'il va réussir à dompter et entraîner, il va prendre sa revanche sur l'assassin de son père, Otto von Oettingen qui, ô comble de l'ironie, n'est autre que le père de l'impétueuse Klara dont le héros va évidemment tomber amoureux.
C'est cette trame historique qui sert de canevas à son drame romantique sur fond d'Empire austro-hongrois. Car Kincsem ne donne pas à voir uniquement des courses hippiques et c'est tant mieux. Il y a de la danse (on y dénote des influences très "baz luhrmanniennes"), de l'humour, des bons mots, de la passion, du suspense.
Fort d'un budget de 9 millions d'euros, le réalisateur Gabor Herendi a vu les choses en grand. Il déroule sa fresque dans les somptueux paysages hongrois et dépeint avec énergie la décadence de la haute société européenne au 19e siècle. Un divertissement romantique et familial à découvrir.
Kincsem, un film de Gabor Herendi
Avec Ervin Nagy, Tibor Gaspar...
Sortie en DVD le 10 octobre 2018
