





C'est une prise de parole fondamentale.
En 2024, Judith Godrèche avait porté plainte contre le cinéaste Benoît Jacquot, pour "viols avec violences sur mineur de moins de 15 ans commis par personne ayant autorité". L'actrice avait dénoncé des "violences sur mineur de moins de 15 ans commis par personne ayant autorité" mais également "une entreprise de prédation", ainsi que des violences physiques, sexuelles, psychologiques diverses".
Des allégations synthétisées dans une enquête historique du Monde.
Mais Judith Godrèche a également porté plainte contre le cinéaste Jacques Doillon, qu'elle accuse d'agressions sexuelles, survenues lors d'auditions, a témoigné l'actrice. Des révélations qui ont suscité un fort émoi mais aussi, un silence dérangeant au sein de la sphère du septième art hexagonal. Ce que n'a guère manqué de souligner l'actrice à la cérémonie des César...
Judith Godrèche a également témoigné auprès de la commission d'enquête parlementaire contre les violences sexistes et sexuelles, dirigée par Sandrine Rousseau. Et aujourd'hui, dans CLIQUE, elle s'attarde sur une étape compliquée : l'accueil de ses témoignages au sein du monde très fermé du cinéma...
Judith Godrèche s'exprime comme à son habitude : avec une voix d'une indignation sourde, des mots francs et forts, pour dire avec un sourire meurtri l'étendue du silence, de l'omerta dans le monde du cinéma, face aux violences subies et normalisées.
Elle raconte ainsi face aux caméras de Canal Plus : "Je n'ai reçu aucun soutien du monde de cinéma de mon passé... Hormis la cinéaste Claire Denis, ce qui me touche énormément, car ce qu'elle a fait est rare". Par là, l'actrice entend : les cinéastes, actrices, gens de la profession des années 90, décennie de sa révélation auprès du grand public, n'ont guère communiqué de soutien.
Judith Godrèche s’en attriste encore : “La solitude est anéantissante. On cherche une reconnaissance qui est aussi celle de son existence à soi, que les autres affirment : tu existais”.
Le soutien, elle l’a reçue en vérité du monde du cinéma “d’aujourd’hui”, des nouvelles générations plus conscientisées qui brillent sur les écrans. Adèle Haenel, Noémie Merlant, François Civil, toute une génération de comédiens s’est exprimée afin de saluer son courage et ses engagements aussi intimes que politiques, quelques années après les prémices du mouvement #MeToo.
Adèle Haenel, envers qui Godrèche communique d'ailleurs régulièrement une admiration sans limite, sororale et militante. Haenel fut en France l’une des premières à briser le silence sur la réalité des violences sexistes et sexuelles dans le cinéma. L'actrice chère à Céline Sciamma fait office de role model aux yeux de son aînée.
Et sur Instagram, nombreuses sont les stars à communiquer envers Judith Godrèche un soutien sans failles afin de combler ce manque de voix... Telle Vahina Giocante, actrice victime de violences incestueuses. Qui s'exprime ainsi : "Soutien et gratitude pour chaque mot prononcé avec tant de justesse de courage et de force. Merci au nom de toutes."
A l'unisson, les néo-féministes se réunissent autour de la comédienne.
Lors de la Marche du 8 mars 2024, Journée Internationale des droits des femmes, les militantes féministes étaient venues l'acclamer d'un fédérateur "Judith, on te croit". "Merci. J'espère être à la hauteur de tant de générosité", avait rétorqué la comédienne sur ses réseaux sociaux.