





Des mots forts et féministes.
Jodie Foster a encore défrayé la chronique avec sa voix intense et nécessaire, celle d'une femme engagée. Investie dans la lutte pour les droits des personnes LGBTQ, et notamment celle des femmes lesbiennes, ce qu'elle est, mais plus largement dans le combat des femmes tout court, au sein d'une société où tant d'efforts restent à faire pour l'inclusivité.
A Hollywood, surtout. Elle dénonce cet état des lieux dans une interview coup de poing, alors qu'elle éblouit les festivaliers de Cannes dans le dernier long métrage en date de la frenchie Rebecca Zlotowski...
C'est à Variety que l'éternelle Clarice Starling, icône indémodable des femmes d'action, s'énonce.
Et dénonce : "Le dernier rempart a toujours été celui des réalisatrices. Quand j'ai décidé de réaliser mon tout premier film, Le castor, j'ai eu de la chance. Les décideurs me connaissaient, donc ils ne me considéraient pas comme un risque pour une première réalisation".
"Cependant en tant qu'actrice, avant mes trois derniers projets, je n'avais fait qu'un seul film avec une réalisatrice. Cela représente plus de 50 ans de carrière en tant que comédienne à Hollywood. C'est difficile pour moi de me dire que la moitié de mes films seront réalisés par des femmes, des hommes, etc. Nous voulons raconter toutes les histoires en tant que femmes cinéastes. Quand on le fait, elles gagnent de l'argent. C'est incroyable qu'il ait fallu autant de temps pour expliquer aux dirigeants des studios que les femmes représentent 50 % de la population".
Le mégasuccès de Barbie a démontré volontiers que les femmes cinéastes étaient susceptibles, à l'instar de leurs homologues masculins, de fédérer un public extrêmement large. Tout en ne reniant jamais convictions et audace. Greta Gerwig, Margot Robbie, un duo de choc qui a réussi à renverser le Oppenheimer de Christopher Nolan cet été là.
Et Jodie Foster de développer sa réflexion introspective et critique...
"Les réalisatrices ne représentent pas un risque. Et d'ailleurs, ce ne sont pas les femmes dirigeantes qui ont provoqué ce changement, car Amy Pascal, Sherry Lansing et Dawn Steel ont toutes dirigé des studios en même temps. À un moment donné, quatre des six directeurs de studio étaient des femmes, et tous les directeurs étaient des hommes. Il faut que les dirigeants des studios veillent à ne pas s'imprégner des préjugés institutionnels.".
"Ne devrait-ce pas être un choix plus instinctif ? On espère s'intéresser à l'être humain. Jonathan Demme, dans « Le Silence des agneaux », était mon réalisateur féministe préféré. Cela dit, je pense qu'un système de quotas est important pour donner une chance aux cinéastes débutants. Il faut commencer le processus tôt pour que nous ayons tous les mêmes chances", achève la femme de convictions.