Jésus trans ? La théorie qui affole l'université de Cambridge

Publié le Vendredi 02 Décembre 2022
Louise  Col
Par Louise Col Journaliste
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Jésus était-il trans ? C'est en tout cas là le coeur d'une théorie audacieuse suggérée par un chercheur érudit de la prestigieuse université de Cambridge.
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"Corps trans". C'est l'expression qu'a employé Joshua Heath, un jeune chercheur de la prestigieuse université de Cambridge, afin de désigner... le Christ. Ledit doctorant a suggéré au sein de la chapelle du Trinity College que Jésus aurait très bien pu être une personne transgenre. Une théorie pas très consensuelle.

Pourtant, elle n'éclot pas de rien. Supervisée par l'ancien archevêque de Canterbury Rowan Williams, la thèse de Joshua Heath est un travail universitaire confrontant plusieurs représentations du Christ, médiévales, et datées de la Renaissance. Un travail explorant l'histoire de l'art en général afin de passer au peigne fin les représentations. Représentations qui appuieraient l'idée d'un corps "simultanément féminin et masculin", dixit le chercheur.

Dans son exercice d'analyse, ce dernier compare notamment les plaies du Christ, inscrites sur son corps, à des vulves. Etonnant ?

"C'est le corps de tous les corps, donc un corps trans"

"Si le corps du Christ est, comme ces oeuvres le suggèrent, le corps de tous les corps, alors son corps est aussi un corps trans", détaille dans sa thèse Joshua Heath, en se référant entre autres à trois tableaux mettant en scène la Crucifixion, tel la Pieta du peintre néerlandais Jean Malouel (1400). Son point de vue singulier a été soutenu par le doyen du Trinity College en personne, Michael Banner, le considérant comme "légitime".

Plus encore, Banner voit là "des moyens de réfléchir aux questions relatives aux transgenres aujourd'hui", comme le relate Le Figaro. Pas de quoi fédérer au sein de la chapelle du Trinity College, cependant. "Je méprise le fait que nous devrions contempler le martyr d'un 'Christ trans', une nouvelle hérésie de notre époque", a notamment fustigé le Dr Michael Banner, l'un des membres de la congrégation. Une théorie considérée comme "hérétique" par bien des fidèles anglicans, qui voient avant tout là une "provocation".

Entre croyances et analyses LGBTQ, le débat perdure.