« Rien ne devrait innocenter un violeur », tel est le mot d’ordre de la nouvelle campagne d’affichage présentée ce mercredi par le Collectif féministe contre le viol. Elle met en scène trois situations d’agressions potentielles : la boîte de nuit, le lieu de travail et le couple. Au-dessus de l’agresseur flotte une auréole sur laquelle est inscrite une phrase de justification qui lui permet de s’arranger avec sa conscience (« Une femme qui ne veut pas doit refuser clairement », par exemple). Ainsi, tout est bon pour excuser l’acte du violeur : une tenue jugée provocante, un demi-refus, ou la relation de couple.
Le Collectif entend justement combattre l’idée reçue (et largement partagée) que les femmes ont une part de responsabilité dans les agressions sexuelles qu’elles subissent. Aucune raison ne justifie une agression sexuelle. La campagne vise également à rappeler que la plupart des viols se produisent dans des situations banales de la vie courante et sont le fait d’hommes évoluant dans l’entourage de la victime.
Le docteur Emmanuelle Piet, présidente du Collectif féministe contre le viol, explique : « on dit toujours qu’une femme "s’est faite" violer. Comme si c’était un désir, comme si elle avait provoqué le crime. Une femme "s’est fait" couper les cheveux, elle ne "s’est pas faite violer" ».
On estime qu’en France, 75 000 femmes sont victimes d’agressions sexuelles chaque année. Une femme sur six a subi un viol ou une tentative de viol. Huit violeurs sur dix sont connus de leur victime, ce qui met à mal l’idée selon laquelle ces agressions sont le fait d’hommes isolés ou marginalisés.
Plate-forme téléphonique pour les victimes, du lundi au vendredi de 10h à 19h : 0 800 05 95 95 (numéro vert).
Viviane Clermont
(Source : lefigaro.fr)