





"Le pouvoir de la b*te"
C'est ce que défend avec une éloquence toute singulière Frank T.J. Mackey, le gourou "du sexe" très investi incarné par Tom Cruise dans la fresque mémorable de Paul Thomas Anderson : Magnolia. Où se côtoient également Julianne Moore, le regretté Philip Seymour Hoffman, John C Reilly... L'un des plus grands films des années 90, un vaste geste de cinéma et de mélodrame choral.
Le Scientologue y habite un contre emploi hallucinant dans la peau de cet homme ouvertement misogyne, au père monstrueux, qui s'est forgé un statut en défendant le culte de la virilité et la haine des femmes. En somme, c'est un masculiniste, aux très nombreux élèves, et à l'influence dangereuse sur l'opinion. Qui met toujours au centre de ses réflexions très recherchée la force fantasmée des organes génitaux masculins et les soi disant manipulations de la gent féminine.
Le masculinisme c'est pour rappel une idéologie dédiée à la haine des femmes, dont la masculinité toxique se perçoit notamment à travers le mouvement des Incels, ces célibataires "involontaires" désignant les femmes comme les responsables de leur frustration sexuelle.
Et ce rôle-là, un acteur chouchou des Français le chérit fortement : Pierre Niney... Qui en fait la ligne directrice et l'influence première de son tout prochain rôle sur grand écran : la tête d'affiche de Gourou, film qui l'associe de nouveau à la direction de Yann Gozlan, le réalisateur de Boite Noire et Un homme idéal...
De quoi tutoyer un enjeu de société nécessaire et alarmant ?
Dans Gourou, projet que Pierre Niney dévoile pour Variety, l'acteur du Comte de Monte-Cristo retrouve donc Yann Gozlan, révèle le magazine de cinéma Première, et s'inspire effectivement des figures masculines les plus toxiques qui soient. Et il y a en foultitude non seulement dans la société actuelle, rongée par le masculinisme, mais aussi dans le cinéma !
L'idée ? Camper Mathieu Vasseur, laveur de cerveaux soucieux de cultiver son idéologie. Laquelle devrait faire écho aux "conseils sexo" d'un machisme foudroyant de Frank T.J. Mackey.
C'est l'acteur qui l'énonce : “Mathieu Vasseur est un coach qui croit en ce qu'il fait. C'est ce qui en fait un sujet si fascinant pour le cinéma, à mon avis. Nous avons essayé d'apporter beaucoup de nuances et d'ambiguïté à ce personnage. L'idée initiale était d'explorer cette capacité à électriser les foules par la parole, à les mettre en transe et, bon gré mal gré, à prendre le contrôle".
"Le personnage de Tom Cruise a été une source d'inspiration pour l'élaboration du scénario. Je pense à tous ces personnages qui, par leurs mots, réveillent potentiellement un animal dangereux chez les autres"
"Dans Magnolia, donc, mais aussi Le Loup de Wall Street, ou encore There Will be Blood", achève l'acteur.
Que des exemples de héros masculins intensément toxiques, donc. Dans la vraie vie, on imagine volontiers Andrew Tate, influenceur masculiniste au mantra limpide : "Je suis réaliste et quand tu es réaliste, tu es sexiste. Il n'y a aucun moyen d'être enraciné dans la réalité et de ne pas être sexiste"
Première étaye encore la réflexion du comédien : “C'était tout naturel pour moi de parler de cette idée à Yann, évidemment, car pour moi c'est l'un des réalisateurs les plus intéressants aujourd'hui, même au niveau mondial, en matière de thrillers et d'études de personnages avec une forte tendance à la paranoïa. Alors je lui ai apporté ce sujet : juste l'idée, ce personnage, les grandes lignes. Et puis il a complètement inventé le film.”
"Marion Barbeau (En Corps), Anthony Bajon (La Prière) et Holt McCallany (Mindhunter) complètent le casting de Gourou", énonce le magazine de cinéma, oeuvre forcément actuelle dont la date de sortie est prévue pour le 28 janvier 2026.