L'anti-IVG Roberta Metsola à la tête du Parlement européen fait grincer des dents

Publié le Mardi 18 Janvier 2022
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
L'anti-IVG Roberta Metsola devient la présidente du Parlement européen
L'anti-IVG Roberta Metsola devient la présidente du Parlement européen
Connue pour ses positions anti-IVG, la députée conservatrice maltaise Roberta Metsola vient d'être élue nouvelle présidente du Parlement européen. Une nouvelle qui suscite une certaine appréhension.
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Elue maltaise de 43 ans, députée européenne et membre du Parti populaire européen (PPE), Roberta Metsola a été élue ce 18 janvier présidente du Parlement européen. Cette conservatrice succède ainsi à l'Italien David Sassoli et devient la troisième femme à accéder à cette fonction, après Simone Veil et Nicole Fontaine.

Cependant, son profil ne brille guère par son engagement féministe. Effectivement, comme le détaille Le Parisien, cette mère de quatre enfants assume notamment depuis plusieurs années de fortes convictions anti-avortement. Il faut rappeler qu'au sein de son pays, Malte, l'IVG reste encore illégale.

"Un signal désastreux"

Le parcours de cette doctorante en droit et ancienne élève du Collège d'Europe à Bruges est placé sous le signe du conservatisme. Adhérente au parti nationaliste et chrétien-démocrate de Malte dès ses années d'étude, elle évoluera de nombreuses années au sein du Parti populaire européen, à la droite du paysage politique, avant d'être finalement élue vice-présidente du Parlement européen en 2020.

Comme le souligne le média France 24, cette nomination fait donc volontiers grincer des dents, "42 ans après l'élection de Simone Veil à la tête du Parlement européen, au sein d'une assemblée européenne qui critique durement les atteintes aux droits des femmes en Pologne". L'eurodéputée insoumise Manon Aubry déplore ainsi "un signal désastreux, alors que plusieurs États membres s'attaquent à l'IVG et que des milliers de Polonaises défilent dans les rues depuis plus d'un an pour défendre le droit à disposer de leurs corps".

Un symbole d'autant plus triste que la proportion de femmes députées s'élève à 40% au Parlement européen.

Cependant, relève Le Parisien, Roberta Metsola a déjà assuré que son devoir en tant que nouvelle présidente de l'institution était "de représenter la position du Parlement" et uniquement du Parlement. Elle assurerait ainsi ne pas mettre en avant ses propres convictions, concernant le droit à l'avortement notamment.

Paradoxalement, l'élue s'est positionnée comme alliée des personnes LGBTQI. "En tant que femme, je sais à quel point il est important d'avoir des alliées dans ses luttes. (...) L'Europe est une zone de liberté", a-t-elle par exemple déclaré.