Le hijab unisexe de Benetton fait grincer des dents

Publié le Mercredi 10 Novembre 2021
Louise  Col
Par Louise Col Journaliste
Hijab unisexe Benetton
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La dernière collection de la marque italienne Benetton, en collaboration avec le rappeur Ghali, fait parler d'elle. Un article en particulier : son hijab unisexe.
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Après Décathlon, c'est au tour de Benetton d'être au coeur d'une polémique pour la commercialisation d'un hijab. La marque italienne a ainsi sorti une gamme dotée de plusieurs couleurs : noir, rouge, vert et jaune, issue de sa collection United Colors of Ghali. "Hijab unisexe en tissu extensible. Petit imprimé contrastant sur le côté gauche qui combine le logo Benetton et le G de Ghali".

Ghali, c'est le prénom et nom de scène du rappeur et producteur italien Ghali Amdouni, qui a collaboré avec le label sur cette nouvelle ligne.

Et son hijab qui a suscité de vives réactions. Sur les réseaux sociaux, certain·e·s affirment "pleurer de rire et de désespoir", quand d'autres crient au scandale, qualifiant l'article de "vêtement qui n'opprime pas les hommes, mais qui a été imposé à des millions de femmes et de jeunes filles". En Iran, en 2016, des hommes ont lancé le mouvement Men in Hijab pour apporter leur soutiens aux femmes forcées de le porter.

Une réalité qui ne doit toutefois pas justifier la stigmatisation des nombreuses musulmanes pour qui il s'agit d'un choix qui leur est propre, et qui doit être respecté.

"La diversité est une valeur ajoutée"

"Le hijab est un vêtement unique que je voulais absolument. Il n'y a eu aucune résistance de la part de la compagnie pour l'inclure dans la collection", confie Ghali. "Quand j'étais enfant, j'étais harcelé à l'école, il n'y avait personne pour me représenter, alors que maintenant c'est la normalité."

Et d'ajouter : "Je suis fatigué d'entendre que tout ce qui est arabe ou tunisien (ses parents sont né en Tunisie, ndlr) est associé à quelque chose de négatif. Quand j'étais petit, ma mère avait peur que je sorte avec mes copains arabes, elle préférait que j'aie des amis italiens. Maintenant, je pense qu'il est important de dire que cette diversité est une valeur ajoutée, c'est ce qui me rend unique".

Auprès de l'édition italienne de Vanity Fair, l'artiste raconte encore : "J'ai obtenu la nationalité italienne à 18 ans, même si je suis né ici. À 28 ans, je porte le hijab et mon nom en arabe cousu sur ma poitrine en couverture d'un des plus importants magazines du monde, désormais disponible dans tous les kiosques à journaux italiens. Être enfants d'immigrants en 2021 est l'une des plus grandes richesses."

Reste à voir si, comme ce fut le cas pour Décathlon, le hijab de Benetton ne finira pas par être retiré de la vente suite à la controverse.