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Strasbourg va mettre en place un congé menstruel : bientôt la France entière ?

Publié le Mercredi 20 Septembre 2023
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
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C'est une grande nouvelle : la ville de Strasbourg va prochainement tester le congé menstruel - ainsi que la semaine de quatre jours. En attendant la France entière ?
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Et si le congé menstruel était LA prochaine initiative à normaliser partout ?

L'Espagne se tue à nous le dire. Le pays adoptait le 16 février dernier une loi autorisant ledit congé aux femmes souffrant de règles douloureuses. Une initiative qui serait directement financée par la Sécurité sociale. Ce faisant, le pays devenait le premier en Europe à accorder des congés menstruels.

Quelques mois plus tard, la municipalité de Saint-Ouen, située en Seine-St-Denis, décidait d'être la première en France à tester "à titre d'expérimentation" cette révolution auprès de 2 000 employées, notamment à destination des personnes souffrant de règles douloureuses et d'endométriose. Jusqu'à deux journées de congés possibles par mois, avec en outre la possibilité d'aménager leur emploi du temps ou de privilégier le télétravail.

Et ça ne s'arrête pas là ! Aujourd'hui, c'est la ville de Strasbourg qui compte bien expérimenter la mise en place d'un congé menstruel. Une mesure qui devrait se concrétiser en 2024. Enfin ?

Bientôt la France entière ?

En 2022, une enquête chiffrée réalisée par l'IFOP auprès de 993 françaises âgées de 15 ans et plus nous apprenait une chose éclairante : 66% des salariées seraient favorables au congé menstruel en entreprise. En outre, 64% pourraient y avoir recours "si elles en avaient la possibilité".

Strasbourg va donc dans le bon sens. Dans les pages du Parisien, Syamak Agha Babaei, vice-président de la collectivité, insiste cependant sur les éléments de réflexion à privilégier : "Il y a quelques écueils à éviter. Certaines collectivités traitent le sujet sous l'angle de congés maladie".

"Mais cela implique de fournir des certificats médicaux, et puis est-ce qu'on considère ça comme une maladie ? Sinon, ça pose la question de l'égalité des agents devant la loi. Il faut encore border l'ensemble de ces sujets".

Strasbourg prévoit également de tester la semaine de quatre jours, en se basant sur l'exemple anglosaxon. Plus qu'une mesure, le congé menstruel est envisagé comme une nécessité par bien des voix politiques.

Comme le maire socialiste de de Saint-Ouen-sur-Seine Karim Bouamrane, témoignant : "Une agente sur deux subirait des règles douloureuses ou incapacitantes et 10% de l'endométriose. C'est en discutant avec ces agentes que je me suis rendu compte que la moitié d'entre elles souffraient en silence. Un sujet mis de côté".

Derrière la réflexion, l'action. A quand la France entière ?