Si on arrêtait de se soucier de la taille des mecs ? Le coup de gueule de Jameela Jamil

Publié le Mercredi 16 Octobre 2019
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
La comédienne Jameela Jamil pousse son coup de gueule.
La comédienne Jameela Jamil pousse son coup de gueule.
Sur Twitter, la comédienne Jameela Jamil est revenue sur les pressions sociales dont font l'objet les hommes de petite taille. Car on ne cessera jamais de vous le répéter : ce n'est pas la taille qui compte. La preuve en un thread.
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"Pourquoi nous préoccupons-nous toujours de la taille des hommes ?". Cette question n'a l'air de rien et pourtant, rares sont les voix à nous la souffler. Ainsi s'interroge l'actrice british Jameela Jamil dans son dernier thread, déjà liké plus de 38 000 fois. Sur Twitter, la comédienne bien connue des fans de la série The Good Place a réagi au partage d'un article du site d'infotainment TwentyTwoWords : "30 célébrités masculines plus petites que vous ne le pensez". Un thème qu'elle juge obsolète si ce n'est ridicule, et elle nous dit pourquoi.

"[La taille des hommes] est une source de honte tellement banale et inutile", développe l'actrice et activiste à son quasi-million d'abonné·e·s.

Combien de fois a-t-on lu ou entendu des âneries à propos de la taille des mecs - volontiers comparée à celle de leur "engin" ? Et combien d'entre eux, en réaction à ce genre de moqueries trop banalisées, se mettent-ils à complexer lorsque leurs compagnes ont le malheur d'être plus grandes ? "Cette stigmatisation liée à la petite taille des hommes est aussi ridicule que la stigmatisation liée au poids des femmes", tacle Jameela Jamil. Difficile de ne pas lui donner raison.

Ce n'est pas la taille qui compte

"J'ai fréquenté des hommes plus petits, des hommes gros, des hommes minces, des hommes grands, des hommes musclés. Et je ne m'en souciais pas tant qu'ils étaient marrants", poursuit non sans ironie la comédienne. Son assertion suscite l'approbation de bien des lectrices et lecteurs. "La taille est peut-être le facteur le moins important pour moi lorsqu'il s'agit de déterminer la beauté physique d'un homme", commente à ce titre le vidéaste Garrett Watts, pour qui ce complexe de la taille est le plus souvent révélateur "de l'orgueil et de l'obsession énormes des gens".

Pour Jameela Jamil, le hic est que notre perception de la beauté est influencée par les constructions sociales et médiatiques. Voir "les hommes de petites tailles moqués dans les médias", et les mecs "toujours plus grands dans les films", peut facilement "ruiner" notre perception des choses, raconte-t-elle. Comme une forme de discrimination inconsciente, largement nourrie par l'industrie du divertissement.

"D'après mon expérience, tout ça découle du standard culturel selon lequel les femmes doivent être petites et délicates", abonde en ce sens une internaute. Fatalement, les femmes "intériorisent [cette idée] et, si elles sont attirées par les hommes, recherchent donc celui qui leur permettent de se sentir petites en comparaison", détaille l'anonyme. Une théorie malicieuse.

Des normes imposées par la société qui peuvent avoir des répercussions sur les hommes de petite taille "plus susceptibles d'avoir une faible estime d'eux en raison de préjugés que nous refusons de reconnaître ou de prendre au sérieux", s'attriste le site Stylist.

Des images qui, malheureusement, s'immiscent partout, du domaine de la séduction à celui de la politique. Il y a peu, c'est l'ancienne ministre écologiste Cécile Duflot qui le déplorait d'ailleurs : "le sexisme nous environne et nous surplombe. Un homme se doit d'être grand et protecteur et une femme petite et fragile. Cette assignation est aussi enfermante pour l'un que pour l'autre". Selon Cécile Duflot, c'est une "norme sexiste". Et il est temps d'en finir avec ces vieux discours qui font du mal aux deux sexes au nom d'une soi-disant "virilité".

Une voix qui s'accorde à celle de Jameela Jamil, militante bien décidée à contrer les pires clichés - et les oppressions qu'elles induisent. Sous ses tweets, une internaute le constate : "Il faut du travail pour sortir le patriarcat de notre esprit subconscient". Oui, la route est longue...