Kim Kardashian voit sa série événement détruite par la presse british. All's Fair se retrouve effectivement fracassée par le prestigieux Guardian, site que l'on ne connaît pas forcément pour son exigence critique, davantage pour la prose érudite de ses journalistes. Plan à trois, perversité, sexisme, scènes de baisers horribles, humour à la ramasse, écriture plus light qu'une chanson des Spice Girls, n'en jetez plus.
Les qualificatifs se multiplient dans ce billet d'humeur. Le Guardian étrille Kim Kardashian et par extension le showrunner Ryan Murphy, à l'initiative de ce feuilleton - et à l'initiative de 3 000 feuilletons par an à peu près. Kim Kardashian a beau cotoyer Naomi Watts, Niecy Nash et Glenn Close, le quatuor ne fait guère de prouesses dans cette fiction controversée et sulfureuse.
"Je ne savais pas qu'il était encore possible de faire de la télévision aussi mauvaise. Je me trompais", introduit la journaliste du Guardian dans sa tribune offensive.
"La nouvelle série de Ryan Murphy, « All's Fair » – avec Kim Kardashian, Naomi Watts et Niecy Nash dans les rôles des fondatrices d'un cabinet d'avocates spécialisé dans les divorces de femmes incroyablement riches mais légèrement malchanceuses, sous le ciel azur de la Californie – est affreuse. Fascinante, incompréhensible, existentiellement affreuse". Le ton est donné. Et la suite est bien plus acerbe.
Compte-rendu d'une catastrophe industrielle.
Kim Kardashian, égérie iconoclaste des tenues légères et autres naked dress polémiques, se voit rhabillée pour l'hiver. On croirait lire une énumération surréaliste : "tétons de truie", "threesome", "adultère", "perversités", une myriade de mots viennent ponctuer ce grand bazar qu'est la nouvelle cuvée de Ryan Murphy.
Divas et sexualité, second degré et fastes stylistiques, tout semble convenir à merveille dans ce que dévoile All's Fair à Kim K et ses consoeurs comédiennes. Hélas la sauce ne prend pas. Curiosité artistique dans la mesure où Glenn Close en personne, sex symbol des années 80 et majestueuse actrice, y va de ses compliments envers les premiers pas au cinéma de Kim Kardashian.
S'exclamant sur le red carpet "J'ai été tellement impressionnée par Kim. Je le dis en toute sincérité. Tout d'abord, c'est une femme très gentille, elle fait ses devoirs concernant ses études de droit, elle est entourée de gens formidables, ce qui en dit long...", introduit la septuagénaire. Avant de poursuivre sur le même ton extatique : "Ce n'est pas une prima donna. Elle révisait pour son examen de droit pendant les préparatifs vers la fin du tournage. Elle a beaucoup de cran".
Presse british et célébrités ne partagent pas un avis laudatif au sujet de cet énorme fiasco... Pour reprendre les mots du site virulent.
"Personne ne semble savoir ce qu'il fait. Les performances semblent répondre à une bonne dizaine d'idées différentes de ce qu'est la série de Murphy et Kim Kardashian, et les intrigues sont lamentables", détaille encore le Guardian dans sa critique bien secouée. "Plus il y a de producteurs exécutifs impliqués, plus la série est mauvaise. Kim K., dans le rôle d'Allura, mariée à une star du football jalouse de l'ombre que son succès projette sur le sien, est aussi inexpressive qu'on pouvait s'y attendre, mais au moins, elle est d'une inutilité inoffensive. Watts se pavane, boude et prend la pose à la recherche d'un personnage, et rappelle irrésistiblement Ally McBeal dans ses pires moments, débitant ses répliques avec un tel air affecté qu'on croirait presque entendre ses articulations craquer. Comment se fait-il que les rôles pour les femmes noires soient encore réduits à des stéréotypes comme « Bruyantes ! Et insolentes !» ? Je n'en sais rien".
Racisme, sexisme, matérialisme, caricatures outrancières, constituent selon le Guardian le coeur des intrigues. Ce n'est pas tout, des détails plus ubuesques se révèlent par la suite.
"Il y a la jeune épouse qui tombe amoureuse de la femme que son mari engage pour un plan à trois, puis s'en va dix minutes plus tard avec 210 millions de dollars de dommages et intérêts après que Nash a obtenu une vidéo prouvant ses nombreuses perversions. (« Des tétons de truie », c'est tout ce que je dirai) Il y a l'épouse plus âgée prise en flagrant délit d'adultère, etc".
Public et critique sont par moments des plus opposés en terme d'opinion. All's Fair est-elle une série à jeter ? Beaucoup semblent s'en réjouir. Célébrant ses exubérances qui ne ressemblent qu'à Kim Kardashian. Loin de la logorrhée du Guardian. Cruelle bien que non exempte de saillies salutaires.
"Le tout est enrobé de quelques-unes des pires scènes de baisers jamais vues à l'écran, d'une obsession outrageusement ringarde pour les marques et la consommation ostentatoire (« Oh mon Dieu ! Ça n. Sans oublier une conception de l'émancipation féminine qui aurait fait honte aux Spice Girls. Tellement mauvais que c'en est affreux. Vraiment pas bon".
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