





Chantal Goya dénonce.
Avec le phrasé d'une artiste octogénaire enfin libérée, l'étendard d'une chanson tout publics étrille cet art qui lui a échappé : le septième. Ou plutôt : auquel elle a échappé ! Car oui, Chantal Goya, c'est, certes, tout un patrimoine musical hyper coloré gentiment écorché par l'intelligentsia... La résumer ainsi serait cependant faire preuve d'ignorance.
Car la chanteuse a également marqué l'Hexagone en tant qu'actrice. On pense aux plans les plus emblématiques de Masculin/Féminin, un Jean-Luc Godard de l'âge d'or : époque sixties ! Commencer avec le mythe de la Nouvelle Vague, ce n'est pas rien, avouons-le. Cependant, aujourd'hui, Chantal Goya met les points sur les i.
Et dézingue un monde du cinéma qu'elle a volontairement fui !
Chantal Goya rhabille le ciné français pour l'hiver, en plein mois d'été. Auprès de Anaïs Bouton, journaliste, dans le podcast Tenaces, elle fait briller sa prose acidulée.
Et explique effectivement en interview les raisons de son désamour du septième art : "Godard, oui, c'est un génie ; il avait le sens de nous faire dire ce qu'on avait en nous, et ça correspondait. Alors du coup après avoir tourné avec lui dans Masculin/Féminin j'ai eu des prix, des demandes de partout..."
"Cependant je n'avais pas eu envie de continuer parce qu'il fallait embrasser des garçons et être à poil !"
Une observation qui sent clairement le vécu. Trop cru pour ne pas être vrai !
"J'ai dit non 'Moi, je n'ai pas besoin de tout ça, j'ai mon mari à la maison, ça me suffit !' Non, mais je mélangeais tout dans ma tête. Je n'arrivais pas à faire la différence entre être une comédienne qui joue son... Je ne sais pas jouer un rôle, je suis trop vraie en fin de compte, je suis trop naturelle"
Quand on écoute cela, on pense fort à Juliette Binoche.
Laquelle se confronte dans une interview récente à l'icône de la Nouvelle Vague : Jean-Luc Godard. On y revient. Et décoche avec une certaine amertume, emplie de lucidité, dans les pages glacées de Madame Figaro : "On apprend des coups bas, des machismes. Les premiers castings, avec Godard par exemple, c’était difficile. On était matées. Ces scènes nues, les demandes… parfois les agressions. Cette espèce d’abus… mais qui n’avait pas le masque de l’abus".