"Il voulait que je dévoile toujours plus mon corps !"
Uma Thurman est une légende hollywoodienne : actrice envoûtante, au charisme extraterrestre, iconisée chez Tarantino, elle bénéficie aujourd'hui d'une aura qui ne s'est pas écrite sans mal... Très jeune, celle qui n'est pas encore comédienne débute en tant que mannequin. Elle en tire de lourds souvenirs : l'impression d'être constamment scrutée, notamment par le regard des hommes.
Hélas, ses débuts au cinéma ne vont pas vraiment l'enchanter davantage.
Uma Thurman mentionne effectivement dans un documentaire ARTE qui lui est dédié (L’émancipation d’une guerrière), et par bouches interposées, l'attitude très critiquable vraisemblablement d'un cinéaste qui l'a dirigée à ses débuts : Philip Kaufmann, l'auteur de Henry & June, un de ses tout premiers grands rôles.
C'était quelques années seulement avant la consécration Pulp Fiction, Palme d'or à Cannes, où la star arbore la tenue blanche stylée de son personnage le plus emblématique - aux côtés de La Mariée dans Kill Bill, du même Tarantino - à savoir Mia Wallace, twisteuse aguerrie amatrice de milk shake.
En 1990, loin du sacre de Cannes, c'est une expérience délicate qu'elle vit... Et qui a trait à sa nudité.
Loquace également dans l'Affaire Harvey Weinstein, Uma Thurman parle enfin...
C'est une femme qui l'a bien connue qui en parle.
Violet Lucca, une critique cinéma qui a pu l'interviewer et a fait d'abondantes recherches sur la star.
Elle explique dans le documentaire ARTE à retrouver sur le site de la chaîne culturelle : "Philip Kaufman voulait qu'elle en montre toujours plus à l'écran, qu'elle dévoile davantage son corps face aux caméras. Je sais qu'elle n'a pas appréciée. Elle expliquait au metteur en scène que ce n'était pas rendre justice au personnage et surtout que ça la mettait mal à l'aise"
Nudité forcée, hyper sexualisation, dès 20 ans.
Uma Thurman, après ses années en tant que mannequin, se retrouve sur un plateau de cinéma toujours confrontée au regard des hommes, au male gaze : cette manière dont un cinéaste accole ses propres désirs à l'actrice qu'il filme et dirige, profitant de son pouvoir de metteur en scène... A des fins volontiers libidineuses.
Philip Kaufman a également été évoqué par une autre grande actrice... En de mêmes allusions.
A savoir ?
Juliette Binoche. La présidente du Festival de Cannes 2025, icône nationale, a effectivement expliqué avoir subi des comportements très déplacés durant le tournage de L'insoutenable légèreté de l'être, à la toute fin des années 80. Le réalisateur, Philip Kaufman donc, serait entré dans la caravane de l'actrice "pour la peloter". Elle poursuit dans cette interview : "Je l'ai repoussé, il n'a pas insisté".
On envisage une forme de systématisme...
Film également synonyme de scènes de nudité, dont on ignorait alors les coulisses. En 1988, quand sort ce film, Juliette Binoche est à peine plus âgée qu'Uma Thurman : 24 ans.