Un salarié sur deux est gêné par le bruit au travail (et c'est un vrai problème)

Publié le Jeudi 20 Octobre 2022
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
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Un salarié sur deux serait incommodé par des nuisances sonores. Voilà ce que révèle une nouvelle enquête riche d'enseignements et de conclusions inquiétantes.
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51 %, cela fait beaucoup. Et c'est malheureusement le pourcentage de salarié·e·s qui serait gêné·e par le bruit au taf. Les perturbations sonores en entreprise dérangent bien des actifs. C'est en tout cas ce que qu'affirme le nouveau baromètre Ifop-JNA, mené auprès d'un échantillon de 1.118 personnes.

En 2021, 49 %, les salarié·e·s déploraient déjà une telle situation. Soit le bruit s'est exacerbé, soit la santé mentale en a encore pris un coup. Au sein des différents secteurs explorés par cette enquête, ce sont particulièrement les ouvriers qui se disent victimes des nuisances sonores : 65 % n'en peuvent plus. Les secteurs de l'agriculture et de l'industrie (58%), du BTP-Construction (57%) et du commerce (61%) sont particulièrement touchés.

Alarmant à l'heure de la Semaine de la santé auditive au travail...

Des chiffres inquiétants

D'autres données participent à cette vision critique du monde du travail. Les sondé·e·s se disent perturbé·e·s par plusieurs nuances de bruits. Le bruit provenant de l'extérieur des locaux (à 35 %), des allers et venues des collègues (à 28 %), les conversations de bureau (à 27 %), ou encore, les échanges téléphoniques... Un "tout" qui rend cette discordance insupportable.

Ces chiffres sont d'autant plus éloquents qu'à la suite des divers confinements de la crise sanitaire, on aurait pu espérer une plus ample banalisation du télétravail, source éventuelle de moindres désagréments auditifs. C'est en tout cas ce que semblent penser les salarié·e·s interrogé·e·s par l'Ifop. Ainsi 53 % des télétravailleurs interrogés déplorent de venir travailler en présentiel à cause desdits bruits. Et de facto, préféreraient le distanciel...

"C'est en grande partie le cas pour les télétravailleurs " hybrides " (2 à 3 jours par semaine) qui sont 62% à faire ce constat contre 55% des télétravailleurs fréquents (4 à jours par semaine) et 43% des télétravailleurs occasionnels (moins de 2 jours par semaine). Ce constat confirme qu'il existe bien un avant et un après crise sanitaire dans le rapport à son environnement de travail", relève l'étude.

Des conclusions qui ne sont pas à mésestimer. Car comme le rappelle à juste titre 20 minutes, ces bruits ont d'inquiétants effets sur la santé des personnes sondées. Ces nuisances peuvent conduire "à de l'incompréhension avec ses supérieurs, des tensions entre collègues, de l'agressivité dans les échanges et à des comportements de repli sur soi". Stress, début de surdité, anxiété, troubles du sommeil, sont aussi à redouter.

"En matière de bruit, le seuil de tolérance que certains actifs pouvaient auparavant tolérer est devenu plus contraignant depuis qu'ils ont expérimenté d'autres organisations comme le télétravail", souligne l'enquête. De quoi repenser l'organisation du travail ?