Et si le télétravail était trop polluant ?

Publié le Mardi 22 Février 2022
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
Le télétravail est-il polluant ?
Le télétravail est-il polluant ?
Moins de transports, de machines allumées... On a beaucoup vanté les mérites du télétravail. Mais cette alternative au présentiel est-elle si écoresponsable ? Pas sûr.
À lire aussi

Limiter les trajets en transports, la consommation d'électricité, réduire l'empreinte carbone... Autant de points positifs associés au télétravail, présenté depuis sa relative normalisation (Covid oblige) comme une alternative bienvenue au présentiel. En somme, le "distanciel" serait une solution plus écoresponsable.

Mais en est-on vraiment certain ? Une étude se pose la question aujourd'hui. Ainsi, certains "détails" feraient pencher la balance du mauvais côté. L'usage de la 4G par exemple. La pratique régulière des visioconférences, "réus" plus polluantes que des appels téléphoniques, aussi. Mais également, le stockage massif de mails, échanges électroniques potentiellement privilégiés en télétravail...

Autant d'éléments qui modèrent les points de vue.

"Un Paris-Angers à vol d'oiseau"

Le recours plus intensif à son ordinateur (pour travailler, mais aussi communiquer) n'a rien d'anodin. "Un employé qui aurait utilisé son ordinateur quinze heures par semaine en laissant sa caméra et son micro allumés, durant une année de télétravail, émettrait l'équivalent d'un parcours de 270 kilomètres en voiture, soit un Paris-Angers à vol d'oiseau", observe à ce titre Daria Marchenko, fondatrice de l'application mobile EcoistClub, dans le cadre de cette étude menée au Canada. Pas si "green", le télétravail...

A cela s'ajoutent les notions relayées par Courrier International. Depuis le début de la pandémie, on utiliserait "40 % de données de plus qu'avant". Notamment via des applis de communication valorisées dans le cadre du distanciel, comme Zoom. Et les visioconférences, synonymes de consommation de données et donc de production de gaz à effets de serre, impliquent également une quantité importante d'eau.

Pour contrer ce phénomène, le magazine Geo recommande de privilégier les échanges audio plutôt que vidéo, et le wifi plutôt que la 4G. Mais aussi, penser à trier ses mails régulièrement. Il faudrait également couper le micro lorsque ce n'est pas nécessaire lors des visios. "Des études montrent qu'un employé qui utiliserait seulement son micro en réunion virtuelle pourrait économiser jusqu'à 532 litres d'eau par mois. L'équivalent de [la contenance de] trois baignoires", précise le journal canadien Le Devoir dans une vidéo instructive. Des réflexes de consommation idéaux.