Une journaliste se rebelle contre l'hégémonie des hommes dans le high tech

Publié le Mardi 08 Janvier 2013
Une journaliste se rebelle contre l'hégémonie des hommes dans le high tech
Une journaliste se rebelle contre l'hégémonie des hommes dans le high tech
Appel à la mobilisation exagéré ou justifié ? Une journaliste américaine spécialisée dans le high tech invite ses confrères masculins à refuser de participer aux conférences sur les nouvelles technologies qui ne comptent pas de femmes intervenantes dans leurs rangs. Stop aux experts 100% masculins clame cette journaliste. Qui ne fait pas l'unanimité.
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Vingt-deux conférenciers pour… une femme lors de la prochaine conférence « Edge », organisée à Londres le 9 février prochain. C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase du sexisme dans les nouvelles technologies pour l'Américaine Rebecca J. Rosen. Journaliste spécialiste des nouvelles technologies pour le magazine et le site The Atlantic, cette dernière a déclenché une vive polémique dans le milieu High tech en clamant haut et fort son ras le bol de voir uniquement des intervenants masculins dans les grandes manifestations des nouvelles techno. Constatant l'absence criante d'expertes femmes lors de ces événements, Rebecca J. Rosen a lancé le 4 janvier dernier une pétition visant à mettre fin à l'hégémonie masculine dans les milieux geeks. « Messieurs : vous pouvez aider à arranger ça. Refusez de participer à ces conférences à moins qu'il n'y ait une femme sur scène avec vous », interpelle-t-elle ses confrères et collègues masculins, les incitant à dire « non » à des panels exclusivement composés d'hommes. L'égalité hommes-femmes passerait donc aussi par des hommes impliqués et engagés pour Rebecca J. Rosen.

Les hommes ne sont pourtant pas plus intelligents que les femmes…

L'initiative de la journaliste a fait grand bruit : face à l'afflux de votes de « trolls », la pétition en ligne a dû être fermée. Mais depuis plusieurs jours le débat est lancé et passionné. Certains jugent la prise de position de la jeune femme trop extrême : après tout, s'il n'y a pas de femmes assez qualifiées pour participer à une table ronde d'experts, où est le mal à n'avoir invité que des hommes ? Certains estiment que dire « non » n'est pas la meilleure solution. « On peut alerter les organisateurs de tables rondes sur l'absence de femmes via une simple suggestion, pas forcément un ultimatum », tempère un lecteur dans un commentaire. D'autres abondent vivement dans le sens de la pétition : le milieu high tech ne manque pas de femmes grandement compétentes, les organisateurs devraient se fixer une ligne de conduite en matière d'égalité hommes-femmes. Dans les commentaires de l'article de The Atlantic, beaucoup estiment que le vrai problème vient de la façon dont est fait le choix des intervenants en général : « Ce que j'ai remarqué, c'est que les organisateurs choisiront avant tout des personnes qu'ils connaissent déjà. Et dans un domaine majoritairement masculin, ce seront logiquement plutôt des hommes ». Mais comme le souligne justement un autre commentaire : « Ne laissons pas penser que les hommes sont plus intelligents ou en connaissent plus juste parce qu'ils se mettent plus en avant que les femmes ».


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