The Elder Scrolls Online : on a joué à la bêta, nos impressions

Publié le Lundi 03 Mars 2014
The Elder Scrolls Online : on a joué à la bêta, nos impressions
The Elder Scrolls Online : on a joué à la bêta, nos impressions
Ce week-end s'ouvrait exceptionnellement un week-end de bêta fermée sur The Elder Scrolls Online. Nous avons eu l'occasion de tester le MMORPG durant ce stress test. Voici nos impressions sur environ 15 heures de jeu en ayant monté un personnage dans chacune des trois factions.
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Une fois arrivé sur l'écran titre nous passons directement à la création de personnage. La personnalisation physique est extrêmement poussée pour un MMO. Certes, pas aussi poussée qu'un Oblivion ou un Skyrim, mais ça n'en est vraiment pas loin. Age of Conan avait surpris lors de sa sortie en 2008 pour les nombreuses possibilités esthétiques sur son personnage, y compris la corpulence. Il en allait de même avec EVE Online même si on a rarement l'occasion d'y incarner son personnage. The Elder Scrolls Online va sans doute constituer une révolution de taille similaire, d'autant plus que d'autres titres, tel Star Wars : The Old Republic (SWTOR) font pâle figure à ce niveau-là. Bref, TESO offre la possibilité de moduler la taille, le poids, la musculature de son avatar, mais aussi ses cicatrices ou tatouages éventuels, la forme de son visage (anguleux, musclé ou rond) ou encore la coupe de cheveux. La chance pour que vous croisiez votre sosie en jeu est donc infime. Enfin, toutes les races sont disponibles sauf les Impériaux qu'il semble falloir débloquer plus tard.

Quatre classes seulement mais de nombreuses possibilités

La création de personnage permet également de sélectionner sa classe parmi quatre disponibles : Chevalier dragon, Sorcier, Lame de nuit ou Templier. Le premier est orienté tank ; le second dommages ou soins à distance ; le troisième dommages au corps-à-corps ou à distance ; et le dernier dommages (surtout de zone) et soins. Chaque classe possède trois domaines de compétence propre (par exemple le Sorcier en Magie noire et Invocation) mais partagent la plupart, comme les compétences d'arme (bâton de destruction ou de restauration, ambidextrie, une main et bouclier, arc...) ou d'armure (armure légère, moyenne et lourde). Chaque race possède en outre quelques compétences passives propres (les Khajiit en mêlée et furtivité, les Nordiques en résistance au froid et arme à deux mains...), ce qui change de la majorité des MMO où les classes sont en miroir et où la race n'influe pas sur le gameplay. De plus, chaque classe peut potentiellement jouer avec n'importe quelle arme ou armure, à condition de monter la compétence. Même si ce n'est pas optimal, vous pourrez ainsi jouer un Sorcier avec un arc et une armure lourde.

Des compétences qui se complexifient au cours du leveling

Les compétences peuvent apparaître assez pauvres en début de jeu. On attribue un point de compétence (gagné à chaque niveau ou par d'autres moyens) dans une capacité au choix parmi les différents domaines. Ses effets évoluent ensuite à la hausse avec la pratique et en gagnant de l'expérience, tout comme dans Skyrim ou Oblivion (« Votre capacité en arme à deux mains vient d'augmenter à 5 »). On peut ensuite débloquer petit à petit les autres aptitudes (5 ou 6 actives, 4 ou 5 passives) plus une aptitude « ultime » par arbre. Là où ça se corse, c'est que les capacités peuvent être « morphées » à un certain niveau de maîtrise : on doit alors choisir entre deux voies (par exemple, soit son attaque rajoute des dégâts de zone, soit elle a une chance de soigner). Cela devrait amener à enrichir le gameplay d'aspect simpliste au premier abord, sans compter que le choix de « morphing » semble être irréversible. Point surprenant cependant : on ne peut avoir que cinq compétences dans sa barre d'action plus une ultime. Voilà qui devrait corser le gameplay dans les niveaux supérieurs. Enfin un MMO exigeant face aux WoW-assimilés qui permettent de se respécialiser à l'infini !

Des graphismes poussés sans avoir un ordinateur de la NASA

Après quelques minutes de jeu mais surtout après la zone de départ, une fois en extérieur, on se rend compte que la qualité graphique est au rendez-vous. Les développeurs semblent avoir fait un gros effort pour rendre The Elder Scrolls Online accessible aux machines les plus modestes tout en permettant aux plus grosses configurations d'obtenir de très beaux rendus. Le flou donnant l'illusion de distance est particulièrement bien réussi. Les musiques enrobent très bien l'univers de Bethesda, et pour cause : on retrouve le thème des Elder Scrolls sur l'écran titre et quelques bandes-son de Morrowind, Oblivion ou Skyrim dans le jeu.

Une interface très immersive

Dans TESO, on joue en vue à la première personne en voyant ses mains tenir ses armes à l'instar des RPG solo de la série, bien que l'on puisse passer en vue à la troisième personne. Un parti pris cohérent avec les opus précédents mais qui surprend pour un MMORPG. En effet, pas de curseur pour cliquer sur des icônes (mis à part dans les menus) mais un réticule de visée au centre de l'écran. Grâce à cela, le gameplay est beaucoup plus immersif, notamment avec un arc ou des sorts, car il s'agit de bien viser pour toucher l'ennemi. En outre, si vous êtes furtif, un personnage vous repérera si vous l'approchez en face...mais pas dans son dos ! Voilà qui change des titres où l'on clique sur un monstre et où son personnage attaque automatiquement. Enfin, l'interface est minimaliste et est similaire à celle de Skyrim.

Les quêtes sont plaisantes, mais...

Les quêtes sont assez plaisantes dans The Elder Scrolls Online. Elles ne révolutionnent certes pas le genre mais les sempiternelles « Tuez 10 sangliers » ou « Rapportez-moi 5 oreilles de gobelin » sont absentes. On a, à la place, des missions similaires à celles de Skyrim ou d'Oblivion, entièrement doublées, avec parfois des énigmes assez simples dans des ruines ou des choix moraux, comme tuer un ennemi ou le laisser vivre. Tout cela est très immersif mais on n'est pas sur du Bioware avec SWTOR, jeu dans lequel on peut s'identifier à son personnage grâce aux nombreux choix offerts lors des quêtes. Dans TESO, on se laisse porter par la narration sans vraiment avoir voix au chapitre. Accomplir des quêtes est le principal moyen de gagner de l'expérience pour monter de niveau (bien que l'on ne sache pas combien on en gagne, point supplémentaire en faveur de l'immersion), mais aussi le niveau de ses compétences.

Un artisanat poussé permettant d'obtenir les meilleurs items

L'artisanat fonctionne lui aussi comme une compétence mais est monté en craftant. Chaque domaine (alchimie, travail du bois, forge, tailleur, enchantement, cuisine) dispose de ses propres talents (par exemple, en cuisine, produire non pas une ration mais trois avec la même quantité d'ingrédients). Les professions sont assez poussées avec un système de recherche pour débloquer des caractéristiques et, surtout, chaque race possède son propre style d'arme ou d'armure. Ainsi, un Khajiit avec une armure de cuir aura une apparence différente de celle d'un Argonien qui en porte le même type, mais pas du même style. Là encore, il sera difficile de croiser votre clone en jeu ! En outre, l'alchimie fonctionne comme dans les précédents opus : on récolte une plante et on la combine avec d'autres pour observer ses effets. Passionnant. Le même système est utilisé pour les runes et l'enchantement. L'artisanat revêt une grande importance dans le jeu puisqu'il semble que ce soit par ce biais que les objets les plus puissants sont obtenus, y compris les épiques et légendaires.

Un monde très prenant

Pour finir, le background du jeu semble très complet : les spécialistes de l'Histoire de Tamriel seront servis, d'autant plus qu'il est possible de trouver des documents (livres, notes, journaux...) disséminés dans le monde et qui renseignent le joueur sur l'univers de la saga, à l'instar de Skyrim ou Oblivion. On retrouve dans TESO les architectures de tous les opus précédents. Le résultat est extrêmement immersif, d'autant plus que les villes semblent réellement vivantes (les conversations engagées avec des PNJ sont entièrement doublées) et que les quêtes accomplies modifient définitivement l'environnement du jeu du point de vue du joueur (village incendié, réunion de soldats devant un fort, etc...), un point où d'autres MMO pêchent cruellement. On peut en outre partir explorer et découvrir de superbes paysages, tomber sur des quêtes annexes, trouver des cartes au trésor...Bref, on s'y croit !

Notre avis

The Elder Scrolls Online semble très prometteur malgré de nombreux bugs qu'il faudra corriger d'ici la release. Bien que ne révolutionnant pas le genre, on y joue sans voir les heures passer grâce à des quêtes et à un artisanat plaisants. Le jeu hérite du background très solide de ses prédécesseurs et est graphiquement très réussi. Si quelques heures de jeu n'ont pas été suffisantes pour tester les capacités jusqu'au bout, elles semblent receler un joli potentiel à haut niveau ou en PVP. Le gameplay simple en début de jeu va sûrement devenir très exigeant par la suite grâce au système de « morphing » et à la limite de cinq compétences dans sa barre de sorts.

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