Scarlett Johansson vs. Delacourt : l'actrice attaque l'éditeur de "La liste de mes envies"

Publié le Vendredi 07 Juin 2013
Scarlett Johansson vs. Delacourt : l'actrice attaque l'éditeur de "La liste de mes envies"
Scarlett Johansson vs. Delacourt : l'actrice attaque l'éditeur de "La liste de mes envies"
Dans cette photo : Scarlett Johansson
Grégoire Delacourt, nouveau chouchou de l'édition française, en est resté sans voix. Et pour cause, alors qu'il pensait rendre hommage à l'actrice Scarlett Johansson dans son dernier roman, "La Première chose qu'on regarde", sa muse aurait peu apprécié la dédicace.
À lire aussi


Nous avions été les premiers à vous parler de ce petit roman découvert chez Lattès et qui nous avait tant plu : "La Liste de mes envies" de Grégoire Delacourt, dont nous avions déjà adoré le premier livre "L'Ecrivain de la famille". Devenu best-seller et succès surprise de l'année 2012, "La Liste" s'est depuis vendu à plus de 420 000 exemplaires et vient tout juste de sortir en édition de poche.

C'est en mars 2013 que Delacourt a sorti son troisième roman tant attendu, "La Première chose qu'on regarde", qui met en scène Arthur Dreyfuss, un jeune garagiste un peu perdu, lequel verra apparaître un soir sur son perron Scarlett Johansson en personne, qui se révélera en fait être un sosie de l'actrice, Jeanine Foucamprez de son vrai nom.
Poétique, le roman, s'il s'attarde effectivement sur les courbes de son héroïne et sa dimension fantasmagorique dans ses premières pages, est principalement centré sur l'histoire d'amour somme toute assez ordinaire entre deux post-ados dans la province française.

Pourtant, il semble bien que Scarlett Johansson n'ait que peu goûté l'hommage que pensait lui rendre son auteur puisqu'elle attaque effectivement l'éditeur du livre Jean-Claude Lattès, pour « violation et exploitation frauduleuse des droits de la personnalité ». Une décision fort étonnante puisque le livre est loin d'être un récit "people", et qu'il est clairement établi que son héroïne n'est pas miss Johansson, laquelle n'apparaît pas non plus sur la couverture de l'ouvrage comme force de vente. « On reste sans voix ! Je m'attendais plutôt à ce qu'elle me donne rendez-vous pour prendre un café », a déclaré Delacourt sur RTL, ajoutant : "C'est un peu flippant de se dire que quand on parle d'un personnage dans un roman, la justice peut s'en mêler, c'est assez triste".

Il y a quelques jours, Christine Angot a été condamnée pour atteinte à la vie privée par une femme qui s'est reconnue dans son roman "Les Petits". Quant à l'éditeur Stock, il avait également été condamné à verser des dommages et intérêt à Dominique Strauss-Kahn pour pour "violation de l'intimité de la vie privée" après la parution de "Belle et bête", l'ouvrage de Marcela Iacub. Des condamnations qui n'ont pourtant rien à voir avec le procédé utilisé par Delacourt, lequel, s'il fait brièvement intervenir un personnage réel dans une oeuvre de fiction, ne fait jamais référence à des faits ayant réellement existé, ni ne trompe son lecteur en lui faisant croire que c'est le cas.

Le film "Dans la peau de John Malkovitch" avait utilisé ce même procédé, comme Marie Nimier avait "utilisé" Karl Lagerfeld comme personnage fictionnel dans "Photo-Photo". Elle s'expliqua d'ailleurs sur ce procédé dans un entretien à revoir ici.

Qu'en pensez-vous ? La plainte de Scarlett Johansson est-elle justifiée ?