Prix Pulitzer : pas de parité pour le prestigieux prix de presse

Publié le Lundi 22 Avril 2013
Prix Pulitzer : pas de parité pour le prestigieux prix de presse
Prix Pulitzer : pas de parité pour le prestigieux prix de presse
Le prix Pulitzer qui récompense les meilleurs journalistes du monde dans différents domaines serait-il sexiste ? C'est la thèse du journaliste Paul Bedard, qui s'est expliqué dans les colonnes du Washington Examiner. Les prix remis lundi 15 avril viennent confirmer ses dires.
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Un journaliste américain, Paul Bedard, remet en cause la partialité du prix Pulitzer, qui récompense annuellement différents journaux, photographes, journalistes, reporters ou critiques pour leur talent. Il affirme dans une tribune du Washington Examiner qu’historiquement, le légendaire Pulitzer n’est pas un modèle de parité : les femmes sont largement sous-représentées si l’on examine les listes des récompensés. À l’origine de cette découverte, une étude publiée dans Journalism & Mass Communication Quarterly, un ouvrage de presse spécialisée, qui indique qu’ « être une femme est un désavantage non seulement quand on arrive dans le milieu, mais également quand il s’agit de gagner la reconnaissance professionnelle du milieu ». D’autres analyses montrent que les femmes sont inférieures en nombre et gagnent moins que les hommes journalistes.

Les femmes plus qualifiées que les hommes, mais moins récompensées

C’est un professeur de l’école de journalisme de l’University of Missouri qui a en premier étudié cette sous-représentation de la femme journaliste dans la liste des lauréats du prix Pulitzer, en montrant que le ratio femme-homme en nombre de professionnels n’est pas logique par rapport au ratio femme-homme en nombre de gagnants. Pour 33% de journalistes femmes dans les salles de rédaction, elles ne sont que 26,9% à gagner le prix. Sur les 814 journalistes distingués par le prestigieux Pulitzer depuis sa création en 1917, on ne compte que 113 femmes. En comparant les profils des gagnants, on peut découvrir que 35% des femmes récompensées ont un diplôme de journaliste, contre seulement 18% des hommes. Elles gagnent généralement des prix décernés pour des prises d’opinion et des reportages locaux. Si depuis 1991, elles ont davantage tendance à gagner des prix dans d’autres catégories (notamment la photo), l’écart n’en demeure pas moins présent. Reste à passer au peigne fin la liste des gagnants du prix Albert Londres, qui récompense en France les journalistes : histoire de voir si  ici, la parité est mieux respectée.

Victoria Houssay

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