Generali Active by OFA : quand l'entrepreneuriat féminin fait table ronde

Publié le Vendredi 19 Décembre 2014
Generali Active by OFA : quand l'entrepreneuriat féminin fait table ronde
Generali Active by OFA : quand l'entrepreneuriat féminin fait table ronde
Quelles sont les spécificités de l’entrepreneuriat féminin en France ? Quels sont les freins rencontrés par les femmes souhaitant sauter le pas de la  création d’entreprise ? Et, à l’inverse, quels sont leurs atouts ? Autant de sujets abordés lors de la deuxième édition du forum « Generali Active by OFA », organisée par l’Observatoire des femmes et de l’assurance (OFA), organisé le 9 décembre dernier. Retour sur une journée riche en enseignements.
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Elles ont des parcours très différents mais ont chacune fait leur preuve dans le domaine de la création d’entreprise. Véronique Morali, fondatrice de Terrafemina.com et présidente du directoire du groupe Webedia, Geneviève Bel, vice-présidente de la CGPME nationale, déléguée à l’entrepreneuriat féminin et membre du Cese, Emmanuelle Duez, fondatrice de The Boson Project, et Amélia Lakrafi, CEO de Bizinnov étaient réunies le 9 décembre dernier à l’occasion de la journée annuelle Generali Active by OFA, organisée par l’Observatoire des femmes et de l’assurance.  Pendant près de deux heures, ces quatre dirigeantes sont revenues sur leur parcours de chef d’entreprise, ont partagé leurs expériences, détaillé leurs projets et révélé leur vision de l’entrepreneuriat au féminin en France.

« Les femmes ne représentent que 27% des chefs d’entreprises français »

Première enseignement de cette table ronde : créer une entreprise est visiblement loin d’être une évidence pour les Françaises. « Il n’y a pas de bon en avant en ce qui concerne l’entrepreneuriat féminin. Les mentalités changent mais il n’y a pas de progrès notable. Les femmes ne représentent toujours que 27% des chefs d’entreprises français », a en effet déploré Geneviève Bel. Michèle Idels, directrice des éditions Des Femmes (qui ont publié l’année dernière Le Dictionnaire Universel des Créatrices) attribue cette sous-représentation des femmes dans la création d’entreprise aux appréhensions de ces dernières. « Malgré les multiples aides à l’entrepreneuriat, on note toujours un plus grand scepticisme des femmes dans ce domaine. Elles doivent travailler leur confiance en elles et acquérir davantage de conviction ».

Un point de vue que ne partage pas tout à fait Emmanuelle Duez. Également présidente cofondatrice de WoMen’Up, une association qui promeut la mixité dans les entreprises, cette trentenaire dynamique pense au contraire que l’entrepreneuriat au féminin est en plein développement. « Il est vrai que par le passé, les femmes étaient confrontées à de véritables freins inhérents à la précarité et à la maternité, des freins auxquels aujourd’hui encore, nous avons été, sommes ou serons confrontées », admet-elle. Et de poursuivre : « Malgré tout, on tend de plus en plus vers un entrepreneuriat féminin complètement décomplexé ».

« Entreprendre, c’est sortir de sa zone de confort »

Mais alors, pourquoi les femmes sont-elles si peu nombreuses à sauter le pas de la création d’entreprise ? « Elles rencontrent plus de difficultés que les hommes à se créer un écosystème entrepreneurial, à cultiver leur réseau professionnel », explique Emmanuelle Duez. Or, ainsi que le signale très justement Véronique Morali, le réseau est très important dans le cadre d’un parcours entrepreneurial pour prévenir la solitude du créateur. « Le réseau permet de se sentir épaulé et en solidarité. Ce soutien est d’autant plus important qu’entreprendre implique de sortir de sa zone de confort, d’être constamment en questionnement, en humilité », a insisté l’ex-présidente du Women’s Forum, avant de nuancer son propos. « Être en humilité ne signifie toutefois pas ne pas avoir confiance en soi. Les seuls freins à la création d’entreprise sont ceux que l’on se met soi-même ».

Sur ce point, Véronque Morali, Michèle Idels, Geneviève Bel, Amélia Lakrafi et Emmanuelle Duez sont sur la même longueur d’ondes.  « C’est dans la tête des femmes que les choses doivent évoluer », a ainsi estimé cette dernière. Et d’ajouter : « Les banquiers changent, les politiques changent, l’entrepreneuriat en général changent. Dès l’école, il faut former les élèves à l’entrepreneuriat ».

En effet, l’économie gagnerait à compter davantage de femmes entrepreneures, d’autant que selon Geneviève Bel, elles rencontreraient plus de succès que les hommes. « Au démarrage de leur activité, les femmes font face à plus de difficultés car elles montent bien souvent leur structure pour se créer leur propre emploi, mais avec moins de moyens et de soutien familial que les hommes. En revanche, passé un certain temps, elles réussissent mieux que ces derniers », a analysé la vice-présidente de la CGPME nationale, laissant le mot de la fin à Michèle Idels. « Ce qu’il faut retenir, c’est qu’une fois lancées, les femmes sont aussi armées que les hommes pour réussir ».