Trop d'examens inutiles selon l'Académie de médecine

Publié le Vendredi 12 Avril 2013
Trop d'examens inutiles selon l'Académie de médecine
Trop d'examens inutiles selon l'Académie de médecine
L'Académie de médecine dénonce trop d’examens inutiles, demandés par les médecins par facilité ou crainte du procès, ou parce que les patients en réclament. L'Académie cherche à « améliorer la pertinence des stratégies médicales », pour limiter le nombre d'examens superflus.
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L’Académie de médecine déplore le nombre grandissant d’examens médicaux qui ne sont pas nécessaires dans un rapport présenté le mercredi 10 avril. En ligne de mire, les médecins, qui ajoutent des examens complémentaires à leur examen clinique sur le patient, pour appuyer leur diagnostic. Le Pr Jean Dubousset, membre de l’Académie et coauteur du rapport, indique que « la médecine, c’est d’abord la clinique (examen du malade ndlr) et ensuite les examens complémentaires ». Les malades, également mis en cause, demanderaient aussi des examens parfois inutiles pour s’assurer d’un bon diagnostic.

Ré-humaniser la médecine

Médecins et patients font fi des recommandations établies par la Haute Autorité de santé. Le Pr René Mornex, rapporteur du groupe de travail, voudrait une meilleure formation des médecins aux stratégies thérapeutiques : « Il faudrait revenir à une conception plus humaniste de la médecine », explique-t-il. Les progrès, par exemple en imagerie médicale ou dans les analyses de sang, permettent de déceler des anomalies autrefois invisibles ou trop précoces pour que l'on connaisse leurs conséquences sur la santé, et qui inquiètent les patients.


Exemple d'examen abusif

Un des autres rapporteurs de l’Académie, le Pr Guy Nicolas, livre le secret du bon examen : « Un examen pertinent, c’est celui dont a besoin le malade au moment où il l’examine. » Mais quels sont les cas majeurs d’examens abusifs, prescrits à l’aveugle ? Le Dr Caroline Leclerq, chirurgienne à l’Institut de la main, raconte par exemple au Figaro l’histoire d’une patiente envoyée la consulter pour se faire opérer d’un syndrome du canal carpien. Le diagnostic avait été établi avec un électromyogramme (une mesure de la vitesse de conduction nerveuse) dont les résultats ne sont pas fiables à 100%. D’ailleurs, la Haute Autorité de santé ne le recommande pas. Résultat, après examen de la patiente, la chirurgienne avait conclu qu'elle n'avait rien.

Victoria Houssay


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