Espagne : après la grève générale, un plan d'austérité sans précédent

Publié le Vendredi 30 Mars 2012
Espagne : après la grève générale, un plan d'austérité sans précédent
Espagne : après la grève générale, un plan d'austérité sans précédent
Après une journée de grève générale, l'Espagne se réveille avec un projet de budget qui obligera le pays à trouver environ 35 milliards d'euros pour sortir de la crise. La principale mission du gouvernement : ramener en 12 mois le déficit public de 8,51% à 5,3% du PIB.
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Hier, des centaines de milliers d’Espagnols ont manifesté à travers le pays. Près de 800.000 selon les syndicats. Ils sont descendus dans les rues de toutes les villes espagnoles pour dire leur exaspération face à la récession et les coupes sociales menées par le gouvernement conservateur.

Un jour après ces manifestations géantes qui ont fait plus de 100 blessés et 176 interpellations, l’annonce du budget 2012 ne va pas améliorer la situation dénoncée par les Espagnols. La mission du gouvernement, selon le chef du gouvernement Mariano Rajoy, sera de ramener en douze mois le déficit public de 8,51% à 5,3% du PIB. « Le budget sera donc très austère », a-t-il indiqué.
Pour atteindre cet objectif, les premières estimations données parlent d’environ 35 milliards d’euros à trouver, un chiffre qui risque d’être bien plus élevé si on tient compte de la récession, qui devrait réduire le PIB espagnol de 1,7% cette année. Selon Soledad Pellon, analyste à la maison de courtage IG Markets interrogé par l’AFP, « ce sera plus ou moins 50 milliards, peut-être même un peu plus ».
Après des coupes budgétaires de 8,9 milliards d'euros et des hausses d'impôts de 6,3 milliards d'euros, l’Espagne devra encore trouver une somme comprise entre 30 et 40 milliards d'euros. Le ministre de Budget Cristobal Montoro a déclaré qu’il s’agit du plan « le plus austère de la démocratie » avec « un effort budgétaire comme nous n'en avons certainement jamais réalisé dans notre pays jusqu'à présent ».

Alors que la banque américaine Citi a estimé mercredi que l'Espagne devra probablement compter sur l’aide de l’UE, de la BCE et du FMI cette année pour survivre à cette crise, le ministre français des Affaires étrangères Alain Jupé, a pour sa part déclaré que « l’Espagne a du mal à tenir ses objectifs ».

Alexandra Gil

Source AFP
Crédit photo : AFP

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