Pricilla de Oliveira Azevedo, chef de la police des favelas de Rio

Publié le Mercredi 11 Juillet 2012
Pricilla de Oliveira Azevedo, 34 ans, vient d'accéder au poste de responsable des Unités de police pacificatrices (UPP) qui assurent la sécurité dans les favelas de Rio. Elle prend la tête de près de 5 500 agents brésiliens qui œuvrent pour sécuriser la ville, en vue de la Coupe du monde 2014 et des Jeux olympiques 2016.
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Enlevée et torturée
en 2007 dans une favela de Rio alors qu’elle sortait de chez elle, Pricilla de Oliveira Azevedo, policière, s’en sort de justesse en s’enfuyant et en alertant immédiatement ses collègues, qui arrêtent dans la foulée une partie de ses agresseurs. Dès le lendemain, elle parvient avec son équipe à capturer le reste de la bande : « Ils m'ont beaucoup battue, ils m'agressaient sans arrêt. J'ai pensé que je ne m'en sortirais jamais. J'étais dans un endroit isolé de la favela, avec plusieurs hommes armés, moi, une femme de la police, seule. Je n'en suis sortie qu'avec la grâce de Dieu. Je ne voulais pas cesser de travailler (...) j'ai réalisé que les gens des favelas avaient besoin d'aide. »

En novembre 2008, elle est à la tête de l’équipe de 126 hommes qui infiltre la première favela reconquise par les forces de l’ordre, celle de Dona Marta à Botafogo, dirigée depuis plus de trente ans par les cartels de la drogue. Après ce succès, elle gravit progressivement les échelons au sein de la police communautaire et continue à participer à l’effort de transformation des favelas brésiliennes : « Nous avons réussi à transformer des endroits redoutés par les habitants et les visiteurs en endroits touristiques. Ma plus grande victoire a été de montrer que dans les favelas de Rio, contrairement à ce que pensent une bonne partie des gens et de la police, la majorité des habitants sont des travailleurs, des personnes honnêtes. »

Femme célibataire qui tente de concilier travail et études de droit, Pricilla de Oliveira Azevedo a été récompensée en mars dernier par le prix international « Femmes de courage » et reçue à Washington par la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton et la Première dame, Michelle Obama, qui lui ont remis son prix en mains propres.

Laure Gamaury

(Source : lepoint.fr)
Crédit photo : AFP/Vanderlei Almeida

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