Prostitution : sponsoriser une étudiante en échange de relations sexuelles

Publié le Mardi 04 Décembre 2012
Prostitution : sponsoriser une étudiante en échange de relations sexuelles
Prostitution : sponsoriser une étudiante en échange de relations sexuelles
Contre quelques relations sexuelles par semestre, les étudiantes britanniques peuvent faire régler leurs frais de scolarité par de riches hommes d'affaires. Le site internet SponsorAScholar.co.uk qui proposait ces services a fait l'objet d'une enquête de The Independent dénonçant cette prostitution estudiantine.
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SponsorAScholar.co.uk exploite le filon de la prostitution estudiantine au Royaume-Uni, une pratique qui pourrait se développer avec le triplement des frais de scolarité outre-Manche, passés en moyenne de 4000 à 11230 euros l’année. Ce site Internet qui fait polémique propose jusqu'à 18 000 euros aux étudiantes pour payer leurs frais de scolarité contre des relations sexuelles avec de riches hommes d’affaires, qui « sponsorisent » leurs études. 

En maintenance depuis l’enquête menée par le quotidien britannique The Independent, le site SponsorAScholar.co.uk revendique le financement des études de 1400 jeunes femmes âgées de 17 à 24 ans. En contrepartie du règlement total des frais de scolarité, elles avaient l’obligation de passer deux heures dans une chambre d’hôtel ou un appartement privé quatre fois par semestre avec un « généreux donateur ».

Une « évaluation pratique » avant le grand saut

Pour comprendre les dessous du système, une des journalistes de The Independent s’est fait passer pour une étudiante fauchée et a rencontré un des responsables du réseau de prostitution dans un fast-food. Questionnaire en main, le gestionnaire du site lui a proposé une « évaluation pratique » dans un appartement proche afin de vérifier ses capacités d’adaptation. Il aurait ajouté : « Si tu acceptes de tout faire, les sponsors s’intéresseront à ton profil et tu gagneras de l’argent ». Un journaliste homme aurait pour sa part tenté de devenir sponsor, le site a répondu qu’il était sur liste d’attente.

L’Union nationale des étudiants anglais dénonce ces pratiques qui « capitalisent sur la pauvreté et les difficultés financières des étudiantes ». Depuis l’augmentation des frais de scolarité, les inscriptions dans les universités britanniques ont chuté de 14%. En France, la prostitution des étudiants et surtout des étudiantes est un phénomène difficilement quantifiable : si le syndicat SUD-Étudiant parle de 40 000 étudiants prostitués, l’Office central de la répression de la traite des êtres humains (Ocreth) affirme que « la prostitution étudiante est plutôt une activité individuelle et occasionnelle ».

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