Dubaï : violée et condamnée, une Norvégienne brise le silence

Publié le Lundi 22 Juillet 2013
Dubaï : violée et condamnée, une Norvégienne brise le silence
Dubaï : violée et condamnée, une Norvégienne brise le silence
Marte Deborah Dalelv sort de son silence après son présumé viol par un jeune homme soudanais à Dubaï, aux Emirats Arabes unis. L’affaire commence à prendre une tournure médiatique et diplomatique sans précédent
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« J’ai été violée à Dubaï. Et voilà, j’écope d’une peine de 16 mois ». Agée de 24 ans, Marte Deborah Dalelv, jeune femme norvégienne, n’oubliera pas si vite son voyage d’affaires à Dubaï. Son histoire est pour le moins hallucinante. Elle se dit elle-même victime d’un viol etest  pourtant écrouée par la justice. Furieuse et déçue par le jugement qui a été rendu mercredi, elle sort de son silence et veut faire entendre sa voix. Son histoire affole la toile et les réseaux sociaux. Quand Marte Deborah Dalelv donne sa version des faits, c’est la presse du monde entier qui lui tend le micro.

Selon la jeune femme, l’incident survient à la suite d’une soirée alcoolisée en compagnie d’amis. Ivre, elle demande, au retour à sa chambre d’hôtel, à un de ses collègues de l’accompagner. Il était 3H00 du matin. Le collègue, d’origine soudanaise, accepte. Mais emmène la jeune femme dans une chambre qui n’était pas la sienne et la force à y entrer. « Il a tiré mon sac à main en direction de la chambre. Et puis je me suis dite Ok je dois gérer la situation. Je finis ma bouteille d’eau. Je présente mes excuses et lui dis que je vais bien ».

Ce sera l’unique souvenir que Marte Deborah Dalelv gardera de cette soirée avec ce jeune homme. Lorsqu’elle s’est réveillée le lendemain, elle était déjà toute nue. « Il était en train de me violer. Je essayé de le repousser et mais il m’a retenu».

« C’est là que j’ai compris qu’ils n’allaient pas me croire »

Quelqu’un frappe à la porte. Et ce fut la fin des ébats. La jeune norvégienne arrive à se rhabiller puis se dirige immédiatement à la réception pour appeler la police. Quelques minutes plus tard, une dizaine de policiers débarquent pour entendre sa version des faits et celle de son présumé violeur. « C’est vrai que tu as appelé la police parce que tu n’aimais pas ce qu’il te faisait ? lui demandent les policiers. « Bien sûr que je n’aimais pas cela », rétorque la jeune fille. « C’est là que j’ai compris qu’ils n’allaient pas me croire », ajoute la norvégienne.
Elle est, par la suite, transférée au poste de police.

Elle y subit un examen médical réservé aux prisonniers et des tests de consommation d’alcool. Ses biens sont confisqués. Marte Deborah Dalelv passera quatre nuits en prison sans aucune explication. Trois jours après, elle réussit à joindre ses parents et leur demande de contacter le consulat norvégien. Sur présence du Consul le lendemain au poste de police, elle sera relâchée. Un papier rédigé en langue arabe lui a été transmis. Un traducteur lui apprend que deux charges sont retenues contre elle : rapport sexuel hors mariage et consommation d’alcool. Deux délits graves aux Emirats Arabes unis.

Une condamnation sévère ?

Pis, la jeune femme apprend, un mois après, qu’elle a été virée par son employé. « La compagnie a été forcée à mettre un terme à son contrat, car Dalelv a refusé d’avoir des discussions positives et constructives sur son statut d’employée et a arrêté toute communication avec son employé », déclare la compagnie dans un communiqué. Inculpée, Marte Deborah Dalelv devra passer un an en prison pour rapport sexuel hors mariage, trois mois pour faux témoignage et un mois pour consommation illégale d’alcool. Sa version n’a été ni confirmée ni infirmée.

Mais, l’affaire commence à prendre une tournure diplomatique assez sérieuse. Le ministre norvégien des Affaires étrangères conteste le jugement. « Cette condamnation est contraire aux droits de l’Homme et aux traités signés par les Emirats Arabes Unis sur le respect des droits Humains », a-t-il martelé.