Le Canada veut que le viol soit reconnu comme crime de guerre

Publié le Jeudi 03 Octobre 2013
Le Canada veut que le viol soit reconnu comme  crime de guerre
Le Canada veut que le viol soit reconnu comme crime de guerre
Dans cette photo : Rama Yade
Le Canada a appelé, lundi, la « famille humaine » à s'unir pour mettre fin aux violences sexuelles faites aux femmes dans les zones en situation de conflit. À l'occasion de l'Assemblée générale des Nations Unies, le ministre des Affaires étrangères canadien a en effet demandé que les viols soient reconnus comme crimes de guerre et que les bourreaux soient « identifiés, pourchassés, poursuivis en justice et punis ».
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Le Canada veut mettre un terme aux violations des droits des femmes et des fillettes, aux mariages forcés et aux viols. Le ministre canadien des Affaires étrangères a émis ce souhait en début de semaine, lors de son intervention à la tribune de l’Assemblée générale des Nations Unies. Déplorant que ce soit « toujours les personnes les plus vulnérables qui souffrent le plus et beaucoup trop souvent, à savoir les femmes », John Baird a ainsi appelé la « famille humaine » à s’unir pour mettre fin aux violences commises à leur encontre.

>> Lire l’interview de Rama Yade sur les viols en RDC et l’impunité des criminels de guerre <<

« Dans un contexte de guerre, le viol et les violences sexuelles graves représentent un crime de guerre. J’ai rencontré des filles qui ont précisément été victimes de ce crime de guerre, et leurs histoires sont horribles », a confié l’élu, martelant que « les criminels de guerre en cause » devaient être « identifiés, pourchassés, poursuivis en justice et punis ». De même, le ministre a rappelé que, chaque année, « des millions de jeunes filles, certaines ayant à peine neuf ans, sont forcées de se marier. Chaque heure, 1 100 enfants sont victimes de cette situation, soit plus de 26 000 chaque jour ». Et de détailler les conséquences de ce type d’union qui « nuit à la santé, met fin à l’éducation, détruit les opportunités et enracine les jeunes femmes dans une vie de pauvreté ».

Un accord historique signé pour lutter contre les violences sexuelles en zone de guerre

En avril dernier, le Canada et les autres pays du G8 avaient déjà conclu un « accord historique » visant à lutter contre les violences sexuelles en zone de guerre. « Nous avons adopté une déclaration historique établissant que le viol et les violences sexuelles en zone de conflits sont des infractions graves à la Convention de Genève au même titre que les crimes de guerre », s’était alors félicité William Hague, le chef de la diplomatie britannique, lors d’une conférence de presse. « Cela nous donne la responsabilité de chercher activement, de poursuivre en justice ou de remettre aux instances concernées en vue d'un jugement toute personne accusée de ces faits, quelle que soit leur nationalité, quel que soit l'endroit où elles se trouvent dans le monde », avait-il précisé. Un accord qui n’aurait toutefois pas été possible sans le pilotage de la représentante spéciale de l'ONU chargée de la lutte contre les violences sexuelles dans les conflits armés, Zainab Hawa Banqura, et de l’actrice Angelina Jolie, entre autres.

Toutefois, pour le ministre canadien des Affaires étrangères, il convient d’aller plus loin. « Bien que ces efforts pour éliminer la violence sexuelle dans les conflits, éliminer le mariage forcé précoce soient essentiels, nous devons faire plus que réagir en cas de crise. Nous devons investir dans les opportunités pour les femmes et les jeunes filles, nous assurer [qu’elles] participent à part entière dans toutes les sphères de nos sociétés et dans tous les pays des Nations unies ». Une initiative qui, selon John Baird, « aidera à bâtir un monde plus fort, plus sûr, plus prospère et plus paisible ».

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