Affaire Clément Meric : jusqu’ici tout va bien…

Publié le Mercredi 12 Juin 2013
Affaire Clément Meric : jusqu’ici tout va bien…
Affaire Clément Meric : jusqu’ici tout va bien…
Dans cette photo : Georges Brassens
Dans les paroles de sa chanson, Georges Brassens suggère de mourir de mort lente pour éviter de mourir « pour des idées n'ayant plus cours le lendemain ». Clément Méric n’a pas eu cette chance, des individus aux idées extrêmes aux siennes lui ont ôté cette opportunité.
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Mais les principaux fautifs ne seront jamais inculpés, ces Saint-Jean bouche d'or comme les nomment Brassens. Ils sont de tous bords, présents partout, prêchant chaque jour sur nos ondes, nos écrans, nos journaux. Qu’ils soient rouges ou noirs, pour ou contre, ils instillent un climat de haine nauséabond au sein de la société en dressant les uns contre les autres les segments ou les sensibilités antagonistes. Le patronat contre les travailleurs, les travailleurs contre les chômeurs, les chômeurs contre les immigrés, les immigrés contre les indigènes… dont est principalement issu le patronat. La boucle est bouclée. Chaque composante de la société peut ainsi se défouler sur son bouc-émissaire, exutoire à ses problèmes et frustrations.

Toutes ces franges de la population sont manipulées par des hommes politiques, des experts en communication, des spécialistes d’études d’opinion ou des associations corporatives qui ne font que servir les intérêts qui sont les leurs sans se soucier des conséquences à grande échelle. Chacun ne regarde pas plus loin que le bout de son nez, laissant la population se demander « ce qu’ils foutent là-haut ». L’émission de mardi soir d’Elise Lucet semble d’ailleurs nous indiquer la réponse…ils ne se soucient guère que de leurs avantages.



Qu’elles soient conservatrices, refusant les changements de valeurs et l’évolution des mœurs, ou progressistes, revendiquant des transformations profondes des habitudes sociales dès maintenant, toutes ces corporations sacrifient l’équilibre civique étatique. Et à force, les clivages ébranlent l’un des fondements même de la démocratie française, celui qui prône la fraternité.

Les peuples qui se sacrifient meurent par des idées. Mais ceux qui les sacrifient vivent pour des intérêts.

Ces manigances individualistes ne sont pas nouvelles, elles ont toujours existé. Romain Rolland les a d’ailleurs fustigées lors de la première guerre mondiale lorsqu’il affirmait que « Les peuples qui se sacrifient meurent par des idées. Mais ceux qui les sacrifient vivent pour des intérêts. ». Et si les circonstances ne sont aussi funestes qu’à l’époque et qu’elles n’ont pas encore atteint cette excessive finalité, la situation peut rappeler par certains aspects le film de Claude Berri Uranus.

Nous sommes donc en droit de nous demander à quel atterrissage se prépare la société française. Car d’après les éléments de la dernière décennie, assurément pas à un atterrissage en douceur.

Mais jusqu’ici tout va bien, jusqu’ici tout va bien…

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