Écotaxe : "Suspension n'est pas supression", se défend Jean-Marc Ayrault

Publié le Mardi 29 Octobre 2013
Écotaxe : "Suspension n'est pas supression", se défend Jean-Marc Ayrault
Écotaxe : "Suspension n'est pas supression", se défend Jean-Marc Ayrault
Le gouvernement a annoncé mardi 29 octobre la suspension de l'écotaxe sur tout le territoire. Après deux reports consécutifs, la mise en application de la mesure est donc une nouvelle fois décalée. Le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a justifié cette suspension par la nécessité de laisser place au dialogue sur cette mesure fiscale controversée, qui a provoqué la fronde des professionnels bretons.
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Tentant de calmer la colère des professionnels du transport et du secteur agricole contre l'écotaxe, Jean-Marc Ayrault avait réuni les élus et ministres concernés ce mardi 29 octobre à Matignon. Face à la fronde bretonne, le gouvernement avait cherché une sortie de crise en annonçant des propositions d'aménagement de la taxe sur les poids lourds, prévue pour entrer en vigueur le 1er janvier 2014. Mais depuis quelques heures, le bruit courait que le gouvernement allait reculer sur la question.


« Éviter l'engrenage de la violence »

A l'issue de la réunion, le Premier ministre a affirmé avoir décidé « la suspension de la mise en oeuvre de l'écotaxe pour nous donner le temps nécessaire d'un dialogue au niveau national et régional ». « J'ai la conviction qu'il n'y aura pas d'issue à la situation tant qu'il n'y aura pas de dialogue », a ajouté Jean-Marc Ayrault.


Pour autant, « suspension n'est pas suppression », a aussitôt précisé le Premier ministre qui se dit soucieux « d'éviter l'engrenage de la violence ». Et d'appeler à une consultation nationale réunissant tous les acteurs, y compris économiques. « Chacun doit se rendre disponible pour discuter, débattre ensemble, c'est toujours ainsi que la Bretagne a su avancer », a insisté le Premier ministre.


Mardi matin, le ministre de l'Agriculture avait expliqué qu'une suppression pure et simple de l'écotaxe coûterait 800 millions d'euros à l'Etat, en raison du contrat qui le lie à l'entreprise Ecomouv', chargée de mettre en oeuvre la mesure.


Une décision « minable » qui accable les écologistes

Sur France info, Jean-François Copé s’est dit « soulagé que le Premier ministre ait reculé?» sur la mise en oeuvre de l’écotaxe dans toute la France, ajoutant que ce report décidé était une marque de « sagesse ». « Si Monsieur Le Foll avait un peu de colonne vertébrale, il serait bien appelé à donner sa démission : il annonçait hier contre vents et marées qu’il maintiendrait l’écotaxe. C’est un échec cuisant pour lui », a déclaré de son côté le chef de file des députés UMP Christian Jacob.


Chantal Jouanno, ancienne secrétaire d'État chargée de l'Écologie, a pour sa part souligné les nombreuses « déceptions autour de ce dossier ».
« Nous avions porté l'écotaxe comme une fiscalité de substitution puisqu'elle devait se substituer à la taxe à l'essieu. Le gouvernement l'a transformé en fiscalité supplémentaire, punitive. Nous ne sommes plus devant une taxe écologique puisque sa finalité est une fiscalité de rendement », a-t-elle regretté.



A gauche, l’eurodéputé écologiste José Bové a jugé « minable » la suspension « sine die » de l’écotaxe poids lourds, rapporte les Echos. Noël Mamère, député écologiste indépendant s’est dit « accablé », y voyant « le peu de considération de l’exécutif pour la transition écologique », et a invité les écologistes à s’interroger sur leur présence au gouvernement.


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