Légion d'honneur : pourquoi une chercheuse de l'Inserm l'a refusée

Publié le Lundi 06 Août 2012
Légion d'honneur : pourquoi une chercheuse de l'Inserm l'a refusée
Légion d'honneur : pourquoi une chercheuse de l'Inserm l'a refusée
Annie Thébaud-Mony, directrice de recherche honoraire à l'Inserm, a refusé la Légion d'honneur que voulait lui décerner Cécile Duflot afin de dénoncer « l'impunité » qui protège les responsables des « crimes industriels » et l'« indifférence » qui touche la santé au travail.
À lire aussi


Elle était sur la liste des trente promus sélectionnés par Cécile Duflot. Annie Thébaud-Mony, directrice de recherche honoraire à l'Inserm, spécialiste des cancers professionnels, a pourtant refusé la Légion d’honneur qu’elle se voyait proposée. La chercheuse a écrit dimanche à la ministre de l’Egalité des territoires et du Logement, afin de justifier son refus.

« Ma démarche se veut un appel à la mobilisation citoyenne, mais aussi parlementaire et gouvernementale, pour le respect des droits fondamentaux à la vie, à la santé, à la dignité. Nous voulons être pris au sérieux lorsque nous donnons à voir la dégradation des conditions de travail, le drame des accidents du travail et maladies professionnelles, mais aussi l'accumulation des impasses environnementales, en matière d'amiante, de pesticides, de déchets nucléaires et chimiques… », explique Mme Thébaud-Mony dans son courrier. « Cessons les vraies fausses controverses sur les faibles doses. Des politiques publiques doivent devenir le rempart à la mise en danger délibérée d'autrui, y compris en matière pénale », poursuit-elle. Elle tient cependant à préciser que son refus de la Légion d’honneur n’est en rien un « geste contre Mme Duflot ».

La chercheuse, qui juge que sa carrière a été « bloquée pendant dix ans », plaide par ailleurs pour que la recherche sur l'exposition aux cancérogènes au travail soit dotée des moyens financiers publics plus importants.

Source : La dépêche du midi
Crédit photo : AFP

VOIR AUSSI

Le stress au travail : un business comme les autres
Parabènes et phtalates : la colère des industriels du plastiqu
e
Seniors : nouvelle dégradation de leurs conditions de travail

Travail et santé : la fatigue gagne les cadres