Facebook interdit la photo d’un bébé malade jugée "effrayante"

Publié le Mardi 16 Septembre 2014
Facebook interdit la photo d’un bébé malade jugée "effrayante"
Facebook interdit la photo d’un bébé malade jugée "effrayante"
Les modérateurs de Facebook devraient prêter davantage d’attention aux photos qu’ils censurent. En effet, aux États-Unis, le réseau social a interdit pendant plusieurs jours le cliché d’un nourrisson en attente d’une transplantation cardiaque, expliquant que « les photos incluant, des cadavres et personnes démembrées, des fantômes, des zombies et des vampires » n’étaient pas autorisées.
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« Votre annonce n'a pas été approuvée parce que la photo est effrayante, gore, ou sensationnelle et évoque un événement malheureux. Les photos incluant des catastrophes, des accidents de voiture, des cadavres et personnes démembrées, des fantômes, des zombies et des vampires ne sont pas autorisées ». Tel est le message envoyé, il y a une dizaine de jours, par les modérateurs de Facebook à un jeune père de famille américain. Problème, la photo dont il est ici question n'est autre que celle de son fils.

Né le 18 juillet 2014 en Caroline du Nord, l'enfant, prénommé Hudson, voit le jour avec une malformation cardiaque, une cardiomyopathie, qui nécessite un suivi médical extrêmement lourd et, surtout, un nouveau cœur pour multiplier ses chances de survie. Aussi, afin de sensibiliser les utilisateurs de Facebook à sa situation et lever des fonds pour couvrir une partie des frais médicaux, son père, Kévin, lui créé une page Facebook dédiée « Hudson's heart ». Bien décidé à attirer l'attention d'un maximum d'internautes, il inonde ce compte de photos de son fils et débourse régulièrement une vingtaine de dollars pour en assurer la visibilité… Jusqu'à ce que le réseau social de Mark Zukerberg juge les clichés du petit Hudson « effrayants ».

« C'est le fait que mon fils soit comparé à des corps démembrés qui m'a fait mal »

Après avoir tenté de contacter Facebook en vain, Kévin, peiné par ce message, décide de le partager sur le compte « Hudson's heart » et de prévenir les médias. Ce n'est qu'alors que Facebook reconnaîtra son erreur, s'excusant auprès du jeune père. « Ce fut une erreur de notre part et l'annonce a été approuvée à nouveau. Nous nous excusons pour les désagréments causés à la famille », a ainsi fait savoir le réseau aux millions d'utilisateurs au Huffington Post. De son côté, c'est sur Facebook que Kévin a choisi de réagir aux explications du site. « J'ai lu la réponse de Facebook dans les médias. Ils se sont excusés pour les inconvénients que cela a causés à ma famille », a-t-il indiqué. Et d'ajouter : « Les inconvénients n'ont jamais été un problème. C'est le fait que mon fils soit comparé à des corps démembrés, des vampires, des zombies et autres. C'est ça qui me fait mal ainsi qu'à ma famille ».

Ce n'est pas la première fois que Facebook censure sans motif valable des clichés postés par ses membres. En novembre 2012, le réseau avait supprimé la photo d'une jeune femme prenant un bain. Elle avait été jugée contraire aux règles de publication, les modérateurs ayant confondu ses coudes avec ses seins.

Photo censurée sur Facebook

Plus récemment, en juillet dernier, une photographe américaine a vu son compte suspendu après avoir partagé une photo de sa petite fille âgée de deux ans, jugée pornographique car elle révélait la raie des fesses de l'enfant. Enfin, jusque très récemment, Facebook censurait impitoyablement le moindre cliché de femme allaitant son enfant.

Photo censurée sur Facebook bis

En revanche, les photos de femmes violentées semblent, elles, plus acceptables. Pour preuve, en janvier 2013, une étudiante islandaise qui avait vu sa photo de profil photoshopée par une bande de plaisantins, la faisant apparaître avec des bleus, avait dû batailler des semaines durant pour la faire supprimer de Facebook.

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