Ces deux frangines vont vous apprendre à dire fuck

Publié le Mardi 15 Mai 2018
Victoria Lasserre
Par Victoria Lasserre Journaliste
Le livre pour arrêter de se culpabiliser !
Le livre pour arrêter de se culpabiliser !
Dans "Celle qui a dit fuck", Anne-Sophie et Fanny Lesage nous guident vers une vie sans culpabilité, ni prise de tête. Elles nous aident à dire "merde" aux contraintes et surtout, à la quête de cette perfection, qui, soyons bien d'accord, n'existe pas.
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Dès le titre, le ton est donné. Dans Celle qui a dit fuck, on retrouve toute l'exaspération de Alice, une trentenaire qui en a marre d'accumuler les prises de tête et les coups de pression. Elle nous livre son quotidien, dans lequel elle dévoile ses peurs et ses grandes questions, mais surtout son ras-le-bol de l'éternelle quête de la perfection. Et c'est justement ce qui lui donne envie de dire "fuck".

Anne-Sophie et Fanny Lesage sont à l'origine de ce guide pratique et ludique, écrit sous la forme d'un journal intime. En 2017, les soeurs jumelles avaient déjà publié Et si vous deveniez l'héroïne de votre vie ? et sont les fondatrices de la newsletter Holi Me. Avec ce nouveau bouquin, les frangines veulent aider les femmes à déculpabiliser.

Rencontre avec Anne-Sophie Lesage, qui, comme sa soeur, a délaissé l'événementiel pour le développement personnel et l'écriture.

Terrafemina : Qu'est-ce qui vous a donné envie d'écrire ce livre ?

Anne-Sophie Lesage : Ce livre, c'est le résultat d'une inspiration venue grâce à notre newsletter, Holi Me. Dédiée au développement personnel, elle nous permet de discuter de différents sujets avec d'autres femmes.

On s'est vite rendu compte que l'on n'était pas les seules à se poser mille fois les mêmes questions ou à se prendre la tête sur les mêmes choses et à enchaîner les mêmes prises de tête. Il fallait donc trouver des idées, des solutions faciles pour aider cette communauté de femmes, et surtout leur dire à toutes qu'elles ne sont pas seules et que la voisine pense sûrement la même chose que nous !

D'où vient l'envie de dire "fuck" ?

A-S L. : C'est surtout parce qu'on trouvait que c'était drôle. Le but de notre livre est aussi d'être humoristique. Avec ma soeur, on a l'habitude de surmonter les épreuves grâce à l'humour. Il faut rire de tout.

Au quotidien, on est les premières à s'autoflageller et à se comparer aux autres. Il faut apprendre à dire fuck à la petite voix intérieure qui nous stoppe dans nos envies ou nous freine dans notre quotidien.

Celle qui a dit fuck, le livre
Celle qui a dit fuck, le livre

Pourquoi avoir choisi Alice comme narratrice de ce journal d'intime ?

A-S L. : On a voulu se glisser dans la peau d'une trentenaire. C'était plus simple pour nous de prendre la parole à travers une seule et même femme, qui partage ses doutes et ses tourments mais aussi ses solutions pour avancer, petit à petit. Il fallait que les lectrices puissent s'identifier, même si toutes les femmes sont différentes.

Quand le livre est sorti, on ne s'attendait pas à autant d'engouement. On a reçu de nombreuses réponses de femmes, nous expliquant qu'elles se retrouvaient pleinement dans notre récit. En parlant de sujets communs, on a joué sur le pouvoir d'identification. C'est un super cadeau pour nous, que les femmes se reconnaissent en nous.

Pourquoi avoir choisi un format de journal intime ?

A-S L. : Ce choix n'était pas vraiment réfléchi. Au début, on ne pensait pas partir dans le format d'un journal intime. Au final, c'est ce qui nous a permis de nous rapprocher le plus possible de notre narratrice et d'évoquer librement ses doutes, ses angoisses, ses phases et ses hésitations. Et surtout que les lectrices puissent s'y reconnaître.

En mettant en avant ses ratures et ses erreurs, on a pu montrer qu'il faut avant tout essayer pour réussir à trouver ses propres solutions, comme par exemple son équilibre entre vie pro et vie perso. Il n'y a pas une seule solution, mais plusieurs solutions différentes.

Comment arrêter de culpabiliser ?

A-S L. : Il existe différents ressorts, mais pas de mode d'emploi précis. Dans notre livre, on ne retrouve pas des étapes toutes faites, à suivre pour aller mieux. Certaines idées vont plus me parler et d'autres vont plus convenir à ma soeur, alors que nous sommes jumelles. C'est exactement pareil pour toutes les femmes : vous pouvez avoir envie de vous défouler et utiliser le fuck it board mais une autre préférera faire ressortir sa fibre créative et entamera l'écriture d'un journal intime.

Tous ces outils sont différents, il faut les tester et les adapter en fonction de notre caractère et notre moral. Les lectrices nous expliquent que généralement, elles lisent notre livre une première fois et le relisent pour noter des idées qui vont les suivre au quotidien.

Le fuck-it board
Le fuck-it board

C'est un travail personnel ou cela implique les autres ?

A-S L. : Ce qui est important dans le livre, c'est le côté communautaire. Notre but est avant tout de dire aux femmes qu'elles ne sont pas seules ! Ce récit permet de comprendre que non, vous n'êtes pas folle et que généralement, vos voisines pensent exactement comme vous.

C'est ce lien social qui est important à maintenir et à se mettre en tête, pour arrêter de se mettre la pression et d'arrêter de chercher la perfection. Il peut également générer de l'entraide.

C'est mal de trop penser ?

A-S L. : Malheureusement, je crois que nous n'avons pas trop le choix. Il faut seulement faire en sorte que cela ne nous bloque pas dans notre quotidien. Si jamais certaines idées noires viennent, il faut se laisser aller, accepter nos émotions, même les plus négatives pour justement essayer de les gérer.

Il nous arrive à toutes d'être triste et fatiguée. Cela ne sert à rien de nier, il faut l'accepter, le comprendre pour réussir à mieux appréhender sa journée.

Les 5 tips pour dire "fuck" au quotidien

  • Le rituel du matin

Comme on l'explique dans le livre, il faut prendre le temps de commencer sa journée du bon pied. On peut essayer différentes activités, mais il est agréable de mettre en place un rituel, comme par exemple une séance de yoga dynamisante.

  • Au bureau

Il faut se créer un petit panneau d'inspiration, qu'on remplit de phrases inspirantes, de portraits d'héroïnes imparfaites. Il faut le garder à côté de soi et le regarder de temps en temps dans la journée, pour bien relativiser.

  • La liste

Une fois par semaine, on liste les choses qui nous sont arrivées, nos moments de honte, nos petits tracas, etc. A côté, on ajoute la phrase "ça nous arrive à toutes". C'est un super moyen de relativiser et de faire jouer notre carte de la communauté. Comme quand, dans une bonne soirée entre copines, on se rend compte qu'on vit toutes la même chose.

  • Les anti-sèches du bonheur

Cet exercice de Jonathan Lehmann consiste à vider les poubelles mentales. Tous les soirs, on décharge ses pensées négatives en les écrivant sur un bout de papier. Et bien évidemment, on n'oublie pas de jeter le papier, pour éliminer ses déceptions et ses doutes.

  • La méditation

C'est une démarche personnelle, qui ne convient pas forcément à tout le monde, mais qui permet certaines d'entre nous de se relaxer et de faire le point sur ses problèmes. Cela peut être la méditation, mais aussi d'autres activités qui vous permettent de vous détendre.

Celle qui a dit fuck, le journal d'une imparfaite
Celle qui a dit fuck, le journal d'une imparfaite