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Isabelle Fournier, responsable d'un cabinet d'administration de biens et syndic
Publié le 28 mars 2011 à 09:00
Par Candice Satara-Bartko
Isabelle Fournier est responsable d’un cabinet d’administration de biens et d’un syndicat de copropriété dans le quartier latin à Paris. Entre les dégâts des eaux, les assemblées générales tard le soir et les relations avec les propriétaires, cette joyeuse cinquantenaire n’a pas une minute à elle mais apprécie son métier comme au premier jour.
Isabelle Fournier, responsable d'un cabinet d'administration de biens et syndic Isabelle Fournier, responsable d'un cabinet d'administration de biens et syndic© iStockphoto
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Un métier double

« Je suis arrivée dans ce métier par hasard. A la base je suis diplômée d’architecture et d’urbanisme, je m’orientais plus vers la construction mais j’ai dû reprendre la gestion du cabinet d’administration de biens et de copropriété de ma belle-famille. Finalement, ce hasard s’est transformé en belle opportunité puisque j’adore mon métier. En tant qu’administrateur de biens, je gère le patrimoine de propriétaires bailleurs qui ont, de un appartement, à un immeuble entier. En tant que syndic, je m’occupe d’administrer les parties communes pour des propriétaires, en appliquant des règles de copropriété. »

Le syndic de copropriété : un métier prenant

« C’est la partie de mon travail la plus lourde au niveau temps. Le syndic gère les parties communes d’un immeuble, il regroupe l'ensemble des propriétaires. Il veille à l'entretien de l'immeuble et à l'administration des parties communes. Les assemblées générales ont lieu le soir et se terminent souvent très tard. Pendant ces réunions, je reçois les copropriétaires qui occupent ou louent leur appartement. On approuve le compte des dépenses courantes (gardien, chauffage), les décisions sur les travaux. C’est aussi à cette occasion qu’on renouvelle le mandat du syndic. Quand j’ai démarré en 1986, cette activité me prenait 5 ou 10 % de mon temps, aujourd’hui c’est 25%. La procédure des assemblées générales s’est considérablement alourdie. Et aujourd’hui, dès qu’il se passe la moindre chose dans un immeuble, on en réfère au syndic de copropriété. Il y a toujours des situations imprévisibles : une chaudière qui explose par exemple. Dans ce cas, on convoque une assemblée générale d’urgence. La 1ère règle en copropriété est que l’on doit pouvoir veiller à la conservation du bâtiment. En plus, comme par hasard, c’est toujours le vendredi après-midi que se déclenche la majorité des fuites. »

Les relations humaines au cœur du métier

« Bien sûr en syndic de copropriété, il arrive qu’il y ait des tensions. Mais c’est rare, 90% des gens sont extrêmement sympathiques, le retour est enrichissant. Il faut être tonique, endurant et aimer le contact humain pour faire ce métier. En administration de biens, le rapport que l’on établit avec le propriétaire est essentiel. Notre responsabilité est importante, nous gérons les biens de particuliers qui ont une totale confiance en nous. J’établis un lien très affectueux avec les propriétaires et ils me le rendent bien : il ne se passe pas une semaine sans que je reçoive un bouquet de fleurs. C’est incroyable mais en tant qu’administrateur, on devient un maillon de leur vie. Et il est rare qu’un client s’en aille. »

Un travail d’équipe

« En tout dans mon cabinet nous sommes sept : trois hommes et quatre femmes. Je ne serais rien sans mon équipe. Nous travaillons en osmose. Je veille à ce que chaque personne sache tout faire et puisse remplacer un collaborateur malade au pied levé. Le mal de notre métier, ce sont les équipes trop mobiles. On peut juger la qualité d’un cabinet à la fidélité des équipes. Il faut dire que c’est un milieu qui paie mal et où les jeunes sont souvent exploités (d’où les équipes qui changent). Ce n’est pas ma vision des choses. Je rémunère correctement mes employés et leur propose des avantages (plan d’épargne entreprise, tickets restaurant, primes). »

Infos pratiques

Compétences : Des compétences juridiques, fiscales et financières sont nécessaires mais au-delà de ça, il faut avoir un bon sens du relationnel et être diplomate pour résoudre les conflits. La rigueur est de mise.
Formations : il existe différents cursus pour faire ce métier mais il est préférable d’avoir un diplôme de niveau bac +2. Formations possibles : Droit, master droit de l’immobilier, gestion du patrimoine - BTS professions immobilières. Des écoles spécialisées proposent des formations pour devenir syndic : l'Institut d'études économiques et juridiques appliquées à la construction et à l'habitation (ICH), l'Institut national supérieur de l'immobilier (INSIM), l'École supérieure des professions immobilières (ESPI)
Salaire : Un débutant gagne entre 1500 et 2300 euros bruts par mois. C’est un métier qui permet d’évoluer. Il est possible de monter sa propre affaire en rachetant un cabinet et sa clientèle.

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