7 thrillers qui vont vous faire vibrer avant l'arrivée de l'été

Publié le Lundi 06 Juin 2016
Anaïs Orieul
Par Anaïs Orieul Journaliste
Sélection de livres : 7 thrillers à dévorer en 2016
Sélection de livres : 7 thrillers à dévorer en 2016
Le printemps 2016 est décidément loin de tenir ses promesses. Pluie, vent, températures en berne... Autant de raisons de rester chez soi et de dévorer un bon bouquin. Ça tombe bien, on a dressé la liste des 7 thrillers les plus addictifs du moment. De quoi ne plus trop en vouloir à la pluie.
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1– Ce que tu veux, de Sabine Durrant

Ce que tu veux, Sabine Durrant
Ce que tu veux, Sabine Durrant

L'histoire : Quand la voiture de Zach a quitté la route pour s'enrouler autour d'un arbre, Lizzie a perdu l'amour de sa vie. Mais depuis ce décès tragique, elle se sent épiée en permanence. Zach est-il vraiment mort ou cet accident est-il un leurre ? Surtout, cherche-t-il à se venger ? Car celui qui apparaissait comme un époux irréprochable cachait en fait une personnalité extrêmement complexe.

Pourquoi on aime : Un air de déjà-vu ou plutôt de "déjà-lu" peut s'emparer du lecteur en découvrant Ce que tu veux. Un mari modèle qui disparaît, une épouse qui se sent piégée... le livre de Sabine Durrant rappelle instantanément Les apparences, le best-seller de Gillian Flynn. Du moins, au début. Car très vite, l'auteure se démarque en déroulant une histoire axée sur l'ascendance et la soumission. Zach, le mari adoré, était aussi manipulateur que maniaque. Même mort, il continue de tourmenter Lizzie, au point que celle-ci se persuade que cet accident n'est qu'un tour de passe-passe. En alternant la voix de l'héroïne et le carnet intime de son cher époux, Sabine Durrant installe une ambiance extrêmement pesante et réussit à faire monter crescendo un sentiment d'angoisse, de claustrophobie même. Ce que tu veux est un thriller psychologique véritablement entêtant, mais là où il tire son épingle du jeu c'est en nous racontant avant tout l'histoire d'un couple en apparence banal, mais rongé par les maltraitances psychologiques. Qu'est-on prêt à subir par amour ? Connaît-on réellement les gens avec qui l'on vit ? Les réponses de Sabine Durrant sont à glacer le sang.

Ed. Préludes, 448 pages, 15,30€

2– Pretty Girls, de Karin Slaughter

Pretty Girls, Karin Slaughter
Pretty Girls, Karin Slaughter

L'histoire : 20 ans auparavant, Julia a disparu sans laisser de traces. Détruite par cette tragédie, sa famille éclate et ses deux jeunes soeurs, Claire et Lydia, se détachent peu à peu l'une de l'autre jusqu'à sortir de leurs vies respectives. Mais la haine farouche qu'elles nourrissent l'une pour l'autre va finir par les rapprocher. Quand le mari de Claire est assassiné et qu'une adolescente disparaît dans les mêmes circonstances que Julia, les deux soeurs vont laisser de côté leur guerre pour plonger dans leur passé familial. Les découvertes qu'elles vont faire vont les emporter dans une spirale dévastatrice.

Pourquoi on aime : Bien connue des amateurs de thrillers, Karin Slaughter livre avec Pretty Girls l'un de ses romans les plus intenses, les plus féministes aussi. Car sur fond d'une intrigue très dark – voire morbide, c'est bien les violences faites aux femmes, qu'elles soient psychologiques ou physiques, qui sont au coeur de ce roman. Chacune à leur façon, Claire et Lydia ont été victimes de la violence masculine. Et elles ne sont évidemment pas les seules. Car en rouvrant les blessures du passé, les deux soeurs vont découvrir que la disparition de Julia n'est pas un événement inédit. Va alors s'ouvrir devant elles un univers fait de tortures, de perversités et de faux-semblants. Et plutôt que de fermer les yeux, plutôt que de rester des victimes, les deux soeurs vont devenir des justicières. Ce qui avait commencé comme une enquête va alors prendre des allures de revanche sanglante et personnelle. Karin Slaughter n'a pas peur des descriptions violentes, quitte à pousser le lecteur à détourner le regard. Mais si l'histoire de Pretty Girls est intensément malsaine, elle est compensée par des réflexions pleines d'empathie sur les liens familiaux.

Ed. Mosaïc, 528 pages, 20,90€

3– Snjor, de Ragnar Jonasson

 Snjor, Ragnar Jonasson
Snjor, Ragnar Jonasson

L'histoire : Dans la petite bourgade de Siglufjördur en Islande, il ne se passe jamais rien. D'ailleurs, les habitants ne prennent même pas la peine de fermer leur porte à clé. Mais du jour au lendemain, tout se dérègle. Un vieil écrivain renommé fait une chute mortelle dans un théâtre et une femme est retrouvée dans un état critique, à moitié nue dans la neige. Pour Ari Thor, un jeune inspecteur de police muté il y a peu dans ce trou paumé, ce qui avait commencé comme un nouveau départ va se transformer en véritable enfer.

Pourquoi on aime : Ragnar Jonasson est un grand admirateur d'Agatha Christie et forcément, ça se ressent. Snjor (neige en islandais) n'est pas un thriller à proprement parler, c'est un roman policier à l'ancienne, dans la plus pure tradition d'Hercule Poirot. Ainsi, Siglufjördur sert de décor à un huis-clos étouffant où chaque protagoniste semble cacher un secret. Qui est l'assassin ? Ari Thor, le jeune flic considéré comme l'éternel étranger, va avoir fort à faire pour démêler le vrai du faux. Et pendant ce temps-là, les tempêtes de neige incessantes et la nuit polaire vont renforcer cet étrange sentiment de suffocation. Premier volet d'une série de romans intitulé Dark Iceland, Snjor est un livre original, noir et passionnant. Surtout, il invite au voyage. Après la Suède et la Danemark, l'Islande, nouvelle terre de crimes littéraires ?

Ed. La Martinière, 352 pages, 21€

4– Les adeptes, d'Ingar Johnsrud

Les adeptes, Ingar Johnsrud
Les adeptes, Ingar Johnsrud

L'histoire : Un soir d'été en Norvège. Une communauté religieuse appelée La lumière de Dieu et installée dans un coin reculé est attaquée. Plusieurs membres sont massacrés et les autres disparaissent sans laisser de traces. Parmi eux, Annette Wetre, fille d'une femme politique très en vue. Diminué psychologiquement par ses dernières enquêtes, le commissaire Fredrik Beier se voit tout de même confier l'enquête. Epaulée par une nouvelle partenaire jeune et intrépide, il va se plonger dans une affaire monstrueuse où se croisent nazies, intégristes islamistes, tueur à gages et savants fous.

Pourquoi on aime : Nouveau venu sur la scène du thriller scandinave, Ingar Johnsrud n'a rien à envier à Camilla Läckberg ou Jussi Adler-Olsen. Son premier roman aborde des thèmes compliqués – l'extrémisme religieux et les expérimentations nazies - et il est assez dense, mais le romancier est un bon conteur. Petit à petit, il tisse une toile, entraîne son lecteur dans une intrigue immense et sombre. De la Norvège actuelle, on passe à l'Autriche de 1925 et l'on découvre avec effroi la naissance de la Société pour l'hygiène raciale. La race aryenne, le positionnement politique douteux de la Norvège durant la Seconde guerre mondiale, Ingar Johnsrud s'enfonce dans le passé pour mieux montrer les séquelles de certains actes sur le présent. A l'instar de Millénium, Les adeptes est une lecture intellectuellement stimulante et très prenante. On en redemande, et ça tombe bien, ce premier roman est aussi le premier volume d'une trilogie annoncée.

Ed. Robert Laffont, 560 pages, 21€

5– Les élues, de Maggie Mitchell

Les élues, Maggie Mitchell
Les élues, Maggie Mitchell

L'histoire : L'été de leurs 12 ans, Carly May et Loïs sont kidnappées. La première est une mini reine de beauté du Nebraska, la seconde vient du Connecticut et aime participer à des concours d'orthographe. Tout les sépare mais pendant 6 semaines, les deux adolescentes vont vivre ensemble dans un pavillon de chasse reculé. 20 ans plus tard, Loïs enseigne la littérature britannique dans une petite Université et Carly May tente de percer comme actrice sous le pseudonyme de Chloe Savage. Lorsqu'un scénario inspiré d'un roman écrit par Loïs tombe dans les mains de Carly May, le passé ressurgit et avec lui ses vieux démons.

Pourquoi on aime : Les enlèvements sont au coeur de nombreux romans policiers, mais ce qui se passe après est généralement survolé. Avec Les élues, Maggie Mitchell s'est intéressé au retour à la maison, à l'impact que peut avoir une telle tragédie sur la vie d'une personne. Ses kidnappées sont d'autant plus intéressantes qu'elles n'ont pas forcément vécu ce drame comme une menace. Syndrome de Stockholm ? Ce qui est sûr, c'est que les adolescentes n'ont jamais tenté de s'échapper et ont même tenté chacune à leur manière de gagner les faveurs de leur ravisseur. Devenues adultes, elles mènent des vies solitaires, sont presque incapables de se lier à qui que ce soit. Mais un livre inspiré de leur histoire puis l'adaptation cinématographique de celui-ci va enfin rapprocher ces deux femmes. Les élues est une mise en abîme d'un traumatisme. Les voix des narratrices s'alternent, nous plongeant à chaque fois dans leurs pensées les plus intimes, pensées parfois dérangeantes. L'écriture de Maggie Mitchell est fine et l'intrigue qu'elle tisse est diablement intéressante.

Ed. Préludes, 448 pages, 15,90€

6 – Tout n'est pas perdu, de Wendy Walker

Tout n'est pas perdu, Wendy Walker
Tout n'est pas perdu, Wendy Walker

L'histoire : Jenny Kramer était une adolescente comme les autres jusqu'à ce qu'un drame vienne bouleverser sa vie. Pour permettre à la jeune fille d'avancer, sa mère décide de lui faire suivre un traitement post-traumatique. Mais si son esprit a préféré oublier, la mémoire émotionnelle de Jenny est encore marqué au fer rouge. Après une tentative de suicide, l'adolescente est envoyée en consultation chez Alan Forrester, le thérapeute de la ville. Et alors que les souvenirs de Jenny lui reviennent, le thérapeute voit se succéder dans son cabinet les acteurs du drame. Les masques tombent, le malaise commence.

Pourquoi on aime : Quand Wendy Walker joue avec les codes du thriller, elle nous offre un roman ultra fascinant. Ici, le poste de police laisse sa place au cabinet d'un thérapeute. Un homme attentif et dévoué qui va devenir le confident d'individus en apparence banals mais qui bien évidemment, cachent tous des secrets. Tout n'est pas perdu touche à l'intime, et de ce fait, donne une vision crue des personnages. Libérés de la bienséance, ils se montrent tels qu'ils sont et cela provoque parfois une sorte de malaise. Mais si les personnes qui gravitent autour de Jenny ouvrent leur esprit à Alan Forrester, celui-ci va avoir bien du mal à démêler le vrai du faux. Secrets, mensonges, traumatismes, manipulations... les habitants de Fairview dans le Connecticut sont loin d'être tous respectables. Avec une main de maître, Wendy Walker emmène son lecteur dans une direction puis dans une autre, elle accélère le rythme, met en place un suspens terrible et alors qu'on pense enfin tenir la clé entre nos mains, elle nous propulse dans un final encore plus surprenant. Indéniablement addictif.

Ed. Sonatine, 352 pages, 21€

7– Les réponses, d'Elizabeth Little

Les réponses, Elizabeth Mitchell
Les réponses, Elizabeth Mitchell

L'histoire : Janie Jenkins n'a que 17 ans quand elle est envoyée en prison pour le meurtre de sa mère, une richissime femme blonde à la "beauté hitchcockienne". Janie est-elle la coupable ? Ne comptez pas sur elle pour vous l'apprendre. Ce soir-là, elle était ivre morte et elle ne se souvient donc de rien. Libérée après dix ans passés derrière les barreaux pour vice de procédure, l'ancienne it-girl va quitter le soleil de Los Angeles pour une bourgade de l'Amérique profonde. Son but ? Trouver les réponses à sa tragédie familiale bien évidemment.

Pourquoi on aime : La quatrième de couverture a beau citer Gillian Flynn, le premier roman d'Elizabeth Little n'est en rien un ersatz des Apparences, bien au contraire. Car si son héroïne est complexe, elle est aussi extrêmement attachante, drôle et incisive. Janie Jenkins est une sorte de Paris Hilton, mais une Paris Hilton avec la répartie d'un Tyrion Lannister. Intelligente donc, elle est aussi prête à tout pour laver son nom et trouver le véritable assassin de sa mère, même si pour cela, elle doit changer de nom et s'intégrer dans une petite communauté qu'elle juge plouc. Quant à l'écriture d'Elizabeth Little, elle est incontestablement moderne. La romancière n'hésite pas à intégrer le format SMS à son récit, elle se moque ostensiblement de la course aux scoops des médias people et saupoudre le tout d'une bonne dose de pop culture. Le tout est brodé sans rajouter des scènes violentes ou rebondissements inutiles. Les réponses est un thriller psychologique parfois grave, mais surtout très fun. Un plaisir littéraire qui se déguste sans aucune culpabilité aucune.

Ed. 10/18, 504 pages, 8,80€


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