95% des femmes ne regretteraient pas leur avortement

Publié le Lundi 28 Septembre 2015
Ariane Hermelin
Par Ariane Hermelin Journaliste Terrafemina
Journaliste société passée par le documentaire et les débats en ligne sur feu Newsring.fr.
Une manifestation pro-avortement aux Etats-Unis
Une manifestation pro-avortement aux Etats-Unis
D'après une étude menée auprès de 600 Américaines, une majorité d'entre elles ne regretteraient pas d'avoir avorté. Un sondage qui vient mettre à mal les discours culpabilisants des anti-avortement aux Etats-Unis.
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Alors que la Journée mondiale de l'avortement a lieu ce lundi 28 septembre, une nouvelle étude américaine montre que les femmes qui avortent sont une majorité à ne pas regretter leur choix, remettant ainsi en cause certains des arguments des militants anti-avortement, très virulents aux Etats-Unis.

Les auteurs de cette étude ont suivi un panel de 600 femmes pendant trois ans afin de déterminer si elles regrettaient d'avoir mis fin à leur grossesse. Ils ont ainsi pu constater qu'un large majorité de ces femmes, loin de montrer des signes du "syndrome traumatique post-avortement" agité depuis plusieurs décennies par les militants anti-avortement, ne regrettaient absolument pas d'avoir subi une IVG.

L'étude a suivi aussi bien des femmes ayant avorté au cours de leur premier trimestre de grossesse que des femmes ayant avorté juste avant la fin du délai légal. Ces participantes étaient âgées en moyenne de 25 ans. Un tiers d'entre elles étaient caucasiennes, un tiers noires, 21% d'origine Latino et 13% d'origines variées. 62% d'entre elles avaient des enfants, et un peu plus de la moitié ont déclaré que la décision d'avorter avait été "difficile, voire très difficile" à prendre. Dans les entretiens, 95% d'entre elles rapportent cependant que la décision d'avorter était la bonne décision pour elles. Avec cependant des variations, comme on peut le voir dans cet extrait du rapport paru dans la revue scientifique PLOS One :

"Les femmes dont les grossesses étaient plus planifiées et qui avaient eu plus de mal à prendre la décision d'avorter étaient moins certaines d'avoir fait le bon choix, tout comme les femmes d'origine latino. Les étudiantes ou les femmes ayant un emploi étaient plus enclines que celles qui n'avaient pas fait d'études ou étaient au chômage à juger qu'elles avaient pris la bonne décision. Enfin la place de l'homme dans cette décision joue un rôle prépondérant, puisque les volontaires dont le partenaire n'avaient pas eu leur mot à dire se sentaient plus sûres d'elles que celles dont le compagnon s'était opposé à ce qu'elles avortent ou avait exprimé des doutes, qui étaient moins convaincues d'avoir fait le bon choix".

Autre facteur important : le soutien dont bénéficiaient ces femmes à la suite de leur décision d'avorter. Logiquement, celles dont la décision était bien acceptée par leur entourage ont mieux vécu leur choix que les autres.

Alors que l'avortement est régulièrement remis en cause aux Etats-Unis, que ce soit par le biais de mesures restreignant l'accès à l'IVG ou réduisant le budget alloué au Planning familial, dans le collimateur de nombreux Républicains, ce type d'étude qui montre que les femmes vivent plutôt sereinement leur décision de subir une IVG est très importante.