"J'ai fait une carrière n'importe comment"
Connue pour ses coups de gueule dans Touche pas à mon poste et ses prises de parole sans filtre, Enora Malagré s’est imposée comme une figure populaire du paysage audiovisuel français. Mais aujourd’hui, elle revient avec un regard critique (et lucide) sur son parcours.
"J'ai fait une carrière n'importe comment. Ça a été dur. J'ai traversé quelques tempêtes et puis j'ai aussi fait des choses que je regrette, des mauvais choix", confie-t-elle. Sans détour, elle évoque ses erreurs, ses regrets… et l’absence de soutien à ses débuts. "J'aurais aimé qu'on me dise 'ma cocotte ce que tu fais là ce n'est pas le bon endroit. Tu vaux mieux que ça. Fais attention, tu te gâches.' Moi je pensais que jouer la gourde, la sexy, l’hystérique, je pensais que c'était ça qui allait marcher. Je pensais qu'il fallait qu'on fasse ça. Et puis en fait, non, ça m'a détruite. J'aurais bien aimé qu'on m'aide un peu, peut-être, qu'on me tende la main."
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Dans un moment particulièrement fort, elle confie qu’elle ne referait pas les mêmes choix si c’était à refaire : "J'étais d'abord comédienne, je lui dirais à cette fille de rester dans le théâtre. Ne va pas à la télé, tu vas y perdre trop, tu vas y perdre toute ta force, on va tout te prendre et on ne va pas te laisser grand-chose."
"C'est difficile à se pardonner"
Mais au-delà des choix de carrière, c’est sa responsabilité dans le sexisme collectif qu’Enora interroge. "Parce que j'en ai fait des bêtises, j'ai œuvré pour cette génération sexiste, j'y ai participé. C'est difficile ça aussi, de se dire qu'on a participé, qu'on a fait des erreurs, qu'on a exposé de soi une image qui a participé au sexisme collectif. C'est ça qui est difficile à se pardonner."
Des mots forts, sincères, qui ont touché les internautes. Sur les réseaux sociaux, les messages de soutien affluent. L’humoriste Lola Dubini l’a d’ailleurs qualifiée de "reine". D’autres internautes saluent "une vidéo émouvante et authentique", soulignent son "courage" et sa "sincérité". L’un d’eux se souvient : "Je me souviens surtout de sa libre antenne le soir sur Virgin, de sa liberté de ton bien avant qu'on ne parle de santé mentale et de dénonciation de discrimination. Grâce à ça elle a aidé énormément d'ados paumés ou en souffrance, dont je faisais partie. Rien que pour ça, merci et reconnaissance éternelle."
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Passée par la radio, le théâtre et la télévision, Enora Malagré continue de tracer un chemin fait d’engagements et d’une parole libérée (notamment sur l’endométriose) qui, loin des polémiques du passé, fait du bien !