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Admissions PostBac 2012 : des choix d'orientation très stéréotypés
Publié le 20 janvier 2012 à 09:45
Par Marine Deffrennes
Les admissions PostBac s'ouvrent aujourd’hui pour les lycéens de Terminale qui doivent formuler leurs vœux d’études supérieures. Certaines filières affichent des taux record de féminisation : secrétariat, médico-social, lettres… Du côté de maths sup’ et des écoles d’ingénieurs, les mâles dominent toujours. Eclairage du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
Admissions PostBac 2012 : des choix d'orientation très stéréotypés Admissions PostBac 2012 : des choix d'orientation très stéréotypés© Brand X Pictures
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Terrafemina : Les admissions PostBac s’ouvrent aujourd’hui, les choix des étudiants sont-ils encore orientés par leur sexe ou par des préjugés sur le sexe ?

Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche : Oui, les statistiques sont encore très sexuées et quelques filières sont largement préférées par les filles. Dans les Sciences de la nature et de la vie (biologie, SVT) et dans les filières médicales par exemple, 60% des étudiants sont des jeunes filles. A l’inverse dans les sciences fondamentales et application  (mathématiques, chimie, physique, mécanique), il n’y a que 30% de femmes. Mais il faut noter que ces différences sont pour partie liées aux choix des filières de l’enseignement scolaire, c’est-à-dire l’orientation en fin de seconde, en S, L, ES, STI, ST2S, etc. Ces choix ont un réel impact sur le projet et la poursuite des études.

TF : Les statistiques montrent justement que les filles sont toujours sous-représentées en Terminale S (45% des effectifs) et dans les formations d’ingénieurs (26,1% des étudiants inscrits). Pourtant elles sont quasiment aussi bonnes que les garçons en mathématiques et obtiennent plus souvent une mention au Bac S que les garçons. Comment expliquer ce décalage ?

M. E. S. R. : Les explications sont multiples. Il y a un premier facteur sur lequel on ne peut pas agir, c’est la volonté personnelle des jeunes femmes qui ne trouvent pas d’intérêt dans ces écoles et dans les métiers auxquels elles forment. Ensuite il y a la crainte de se retrouver en minorité dans ces filières et l’autocensure face à des formations et métiers étiquetés « masculins ». Il est difficile de savoir lequel de ces facteurs joue le plus. Du reste on constate peu d’évolution dans le temps, certaines filières restent très sexuées (80% de femmes dans les DUT carrières sociales et 90% d’hommes en BTS électricité/électronique) ; il semble que ces ancrages soient profondément inscrits dans les consciences et portés par l’héritage culturel et familial.

TF : Comment inciter les filles à oser les filières scientifiques, et les garçons à investir les filières littéraires ou médico-sociales ?

M. E. S. R. : Une nouvelle convention interministérielle pour l’égalité entre filles et garçons dans l’éducation est en cours de finalisation. Elle définit des lignes directrices des politiques à conduire pour promouvoir la mixité dans les filières de formations et les professions. Cela passe notamment par une sensibilisation des enseignants et conseillers d’orientation, une coordination avec des associations que nous finançons comme « Femmes et Sciences », « Femmes Ingénieurs » ou « Femmes et mathématiques » dans les actions qu’elles mettent en place auprès des lycéennes et étudiantes, etc. L’Onisep a par ailleurs créé un site dédié pour les jeunes (Sur le chemin de la mixité) où des métiers d’avenir sont présentés via des témoignages de personnes qu’on n’attendait pas forcément dans ce secteur d’activité. Une femme raconte par exemple sa carrière d’ingénieur en astrophysique. Au niveau de l’école maternelle et primaire, le ministère de l’Education nationale a également élaboré un travail de fond pour faire évoluer les stéréotypes, par exemple dans les manuels scolaires.

Le site Admission PostBac (du 20 janvier au 20 mars)

Crédit photo : Brand X Pictures

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