5 bonnes raisons de commencer un "shadow journal" pour améliorer votre santé mentale

Publié le Vendredi 03 Février 2023
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
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5 bonnes raisons de commencer un "shadow journal" pour améliorer votre santé mentale
Un "shadow journal", qu'est-ce que c'est ? Peut-être une manière idéale de cajoler votre santé mentale par temps de doutes et d'incertitudes. On vous explique.
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Qu'est-ce qu'un "shadow journal" ? Un journal intime dans lequel se confier sur tous les sujets que l'on a décidé de garder "dans l'ombre". Anxiété, stress, regrets, complexes... Un concept qui a fait son petit effet sur TikTok en générant de nombreuses vidéos de la part de jeunes utilisatrices.

Le concept est simple comme bonjour : sortez un joli cahier ou des pages que vous pouvez noircir, écrivez-y les bonnes questions, celles que vous n'osez jamais vraiment vous poser frontalement, et prenez le temps d'y répondre calmement, en face à face avec vous-mêmes. Les questions peuvent être diverses : quels choix suis-je en train de regretter aujourd'hui ? Quels défauts physiques ou attitudes me pèsent sur la conscience ? quelles émotions ai-je tendance à fuir ? Qu'est-ce qui me rend heureux au quotidien ? Et qu'est-ce qui me rend triste ou en colère ?

On le devine rapidement, le "shadow journal" implique donc de faire un travail profond et impudique sur soi-même, une pratique loin d'être évidente. Mais qui fait le plus grand bien. On vous explique pourquoi.

Car c'est une technique psy qui a fait ses preuves

Ce "journal de l'ombre" n'a pas été inventé par les TikTokeuses, loin de là même. Comme le rappelle le magazine Teen Vogue, ce concept remonte carrément aux écrits du grand psychiatre suisse Carl Jung. Dès son article de 1934 "Archétypes et inconscient collectif", le penseur insistait effectivement sur l'importance d'explorer notre part d'ombre pour mieux nous connaître et tenter de résoudre nos problèmes affectifs et intérieurs.

En soi, ce "journal de l'ombre" correspond aux ambitions de la psychanalyse : se confronter à ce qui n'est pas visible mais ancré au plus profond de soi pour trouver des réponses à des questions loin d'être agréables.

Car un journal fait beaucoup de bien

Dans l'idée, le "shadow journal" est donc plus un concept (cultiver l'introspection sans tabou) qu'une pratique comme les autres. Mais son côté concret reste cependant crucial là-dedans. En ce sens, tenir un journal sous format papier permet de donner de la matière à toutes vos réflexions persos. En posant les questions les plus intimes sur papier, vous les matérialisez et assumez leur importance. C'est un premier pas vers une meilleure compréhension de votre psyché et de votre comportement.

De même que des initiatives comme le fait de tenir un journal intime permet de mieux gérer ses émotions négatives, d'entretenir une conscience plus aigue de soi et de faire le bilan régulièrement, un "shadow journal" vous aidera à n'en pas douter à mieux vous y retrouver si vous éprouvez doutes et incertitudes.

Pour cajoler sa santé mentale

"L'idée est de finir par s'aimer davantage, même avec des défauts", explique à Teen Vogue la psychologue clinicienne Jennifer Mullan, pour qui s'interroger davantage sur sa colère, son perfectionnisme, ou encore son autodépréciation, permet de se sentir bien mieux dans sa peau, et dans sa tête. C'est là l'une des vertus thérapeutiques de cet exercice basique, qui vise avant tout à vous immerger dans votre subconscient.

En outre, assumer ses émotions négatives est un acte forcément positif pour votre santé mentale. Notamment en acceptant votre tristesse, sous la forme de questions et de réponses. L'idéal pour ne pas se renfermer sur soi même, demeurer dans le déni, et garder en soi des affects beaucoup trop douloureux...

Car les questions importent autant que les réponses

Dans le domaine psy comme dans la philosophie, les questions comptent autant que les réponses. D'où l'intérêt de se poser les bonnes. Globalement, l'idée n'est pas tant de chercher des solutions immédiates à vos soucis (il n'y en a pas forcément), mais de vous exercer à vous questionner au quotidien.

Car cela peut être une première étape vers un soin plus profond

Si le "shadow journal" est bénéfique, il ne doit cependant pas être confondu avec un travail de soins orchestré par des professionnels, comme les psys. Cependant, la dimension accessible à tous d'un tel exercice, son côté ludique également (dresser un miroir face à soi et à ses problèmes du quotidien), peut débloquer ce petit quelque chose qui nous empêche de nous poser les bonnes questions.

Cela peut donc faire office d'introduction à une psychanalyse ou à une thérapie, qui permettront d'explorer bien davantage encore vos névroses et votre anxiété en compagnie d'experts de la santé mentale.